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Introduction à la science du hadith.

 

Il y a deux sources de ahadith une source divine les "Hadith Qoudousi" et les "Hadith Shaarif".

Les Hadith Qoudousi,ce sont les paroles d’Allah soubanahou wa ta’Allah rapportées par le Prophète salallahou alahi wa salam (paix et bénédictions sur lui) et formulées par lui.

Les Hadith Sharif c’est l’ensemble des paroles du Prophète salallahou alahi wa salam (paix et bénédictions sur lui) rapportées par les Compagnons.Ces hadiths aussi sont classifiés de façon très stricte suivant leur degré d’authenticité, le nombre et la qualité des personnes qui le rapportèrent du Prophète salallahou alahi wa salam (paix et bénédictions sur lui).

1.Hadith ou Sounnah mutawatir :ce sont les propos et les actes du Prophète salallahou alahi wa salam rapportés par un grand nombre de rapporteurs intègres et justes.En général les hadiths concernant les actes du culte sont mutawatir.

2.Hadith ou Sounnah machoura:ce sont les propos et les actes du Prophète salallahou alahi wa salam rapportés par un petit nombre de Compagnons mais transmis par un grand nombre de transmetteurs.

3.Hadith ou Sounnah ahad:ce sont les propos et les actes du Prophète salallahou alahi wa salam rapportés par un seul des Compagnons et transmis par un très petit nombre de transmetteurs. La majorité des hadiths rassemblés dans les recueils de la Sounnah sont dans cette catégorie.

 

Certaines paroles et actions du Prophète salallahou alahi wa salam ne font pas parties de la Révélation ou de la Sounnah mais sont le fruit de son humanité, de son expérience personnelle, tel que le choix du campement avant la bataille de Badr et les Compagnons lui demandèrent si son choix était un ordre Divin ou sous inspiration Divine ou bien le résultat de sa propre stratégie. Il répondit:” C’est une manœuvre et une ruse de guerre “.Un des Compagnons lui dit alors :”Ce n’est pas le bon endroit”. Et il lui indiqua un autre plus stratégique. Il y a d’autres exemples de ce type tout au long de la révélation.

Certaines actions ou paroles du Prophète salallahou alahi wa salam ne s’appliquaient qu’à lui comme le fait de marier plus de quatre femmes de prononcer un jugement basé sur un seul témoignage.

Une partie seulement des ahadith ou de la Sounnah ont une valeur légale et constituent une référence pour le droit musulman, alors que l’ensemble des ahadith a un caractère biographique.

Notions de base sur la science du hadith.

Comme toutes les branches de la science de l’Islam la science du hadith est règlementée par des normes établies par les premiers savants de la communauté musulmane.

Ces normes sont définies dans le but de classifier et authentifier les ahadith et d’éléminer le mensonge et le doute sur ce qui a été rapporté du Prophète salallahou alahi wa salam (paix et bénédictions sur lui). Ces normes permettent d’étudier le contenu du hadith et sa formulation (al-matn), ainsi que la chaine des transmetteurs (isnad). La connaissance des transmetteurs de ahadith , leur véracité, leur sérieux dans la pratique religieuse, leur réputation , leur mémoire, tout cela, conjugué avec la façon dont le texte est énoncé contribue à établir le degré de validité du hadith. Le hadîth est l'explication du Coran faite par le Prophète (paix et bénédiction de Allah sur lui)

Allah (le Très-Haut) a dit à Son Prophète (paix et bénédiction de Allah sur lui) : {Et vers toi, Nous avons fait descendre le Coran, pour que tu exposes clairement aux gens ce qu'on a fait descendre pour eux et afin qu'ils réfléchissent.} (16/44)

Le Prophète (paix et bénédiction de Allah sur lui) s'est élevé à cette tâche, expliquant la révélation par ses paroles, ses actes et ses acquiescements, de manière claire et explicite. C'est ce qu'on appel la sounna.
Que soient agréés les compagnons (sahaba), qui reçurent la tradition prophétique (sounna) du noble Prophète, l'ont assimilée et transmise aux musulmans, telle qu'ils l'ont entendue, exempte de la disgrâce de la falsification et de la transformation.
Que la grâce et le pardon soient accordés aux pieux prédécesseurs (salafs) qui se sont transmis la sounna de génération en génération, ont instauré, en vue de sauvegarder l'exactitude de sa transmission et son énonciation, l'exactitude des règles et des contraintes précises, excluant ainsi la falsification des déformateurs.
Que la meilleure rétribution soit donnée à ceux qui ont succédé aux prédécesseurs, parmi les savants musulmans ayant acquis d'eux les bases de la transmission de la sounna et ses règles, les ont simplifiées, classées et réunies dans des ouvrages séparés, dont on a ensuite appelé l'ensemble "Science des Normes du Hadith".

Aperçu historique sur la naissance et l'évolution de la science du Hadith

Tout chercheur avisé peut constater que les bases et fondements essentiels de la Science de la Révélation et de la Transmission des informations traditionnelles se trouvent dans le Livre auguste de la Tradition prophétique [sounna]. Ainsi, dans le noble Coran : {ô vous qui avez cru ! Si un pervers vous apporte une nouvelle, voyez bien clair [de crainte] que par inadvertance vous ne portiez atteinte à des gens et que vous ne regrettiez par la suite ce que vous avez fait.} (49/6)

Quand à la sunnah, on peut y relever le dire du Prophète (paix et bénédiction de Allah sur lui) : "Allah agrée un homme qui nous a entendu dire quelque chose et l'a transmis comme il l'a entendu. Car il se peut souvent, que celui à qui l'on transmette saisisse mieux que celui qui a entendu" At-Tirmidhi
Et dans une autre relation du hadith : "...Car il se peut souvent que le porteur de connaissance religieuse transmette à qui est plus savant que lui et que souvent, le porteur de connaissance ne soit pas savant" At-Tirmidhi, Abou Dâwoûd, Ibn Mâja et Ahmad

Ainsi, dans ce noble verset et cet illustre hadith, figure le principe de la vérification des informations, comment les traiter avec vigilance, les comprendre, et la précision dans leur transmission à autrui.

A partir de ce commandement, venant de Allah, le Très Haut, et son Prophète , les Compagnons () vérifiaient scrupuleusement la transmission de la sincérité du transmetteur. De là, se présenta la question de la chaîne des transmetteurs et son importance en regard de l'acceptation du Sahîh de Mouslim, d'après Ibn Sîrîn, son propos suivant : "Avant, ils ne posaient pas de questions sur la chaîne des transmetteurs [isnâd], mais lorsque l'épreuve corruptrice [fitna] apparut, ils dirent alors : "Nommez-nous vos hommes (transmetteurs de l'information)". S'il s'agissait des gens de la sounnah, on acceptait leur hadith ; s'il s'agissait de gens de l'innovation religieuse, alors on ne prenait pas leur hadîth en considération." (introduction du Sahih de Mouslim)

De plus, comme l'information ne pouvait être acceptée qu'après la connaissance de sa chaîne de transmission, apparut alors la Science de la critique et de l'agrément [jarh wa ta'dîl] des transmetteurs, la connaissance des chaînes continues ou interrompues, des défauts subtils. Ainsi, on commença à émettre des réserves sur quelques transmetteurs, mais à une faible proportion, car rares étaient les rapporteurs désavoués en ces temps premiers.

Ensuite, les savants approfondirent ce domaine, au point que se multiplièrent les sciences ayant trait au hadith et sa maîtrise, comment le transmettre et le rapporter, l'abrogeant de l'abrogé, celui à caractère singulier, etc. Cependant, tout cela était traité oralement par les savants.

Puis, la question évolua et ces Sciences furent transcrites et enregistrées ; néanmoins, cela se trouvait en des endroits éparts de livres traitant aussi d'autres sujets, comme le Dogme, le Droit, et la Science du hadith, comme le Livre de l'épître [ar-Risâla] et le Livre fondamental [al-Oum] de l'imam ach-Châfi'i.

Enfin, lorsque les sciences parvinrent à leur maturité, que furent énoncées les règles et les définitions et que toutes les matières furent indépendantes les unes des autres, cela au quatrième siècle de l'Hégire, les savants séparèrent alors la Science des Normes et définitions du hadîth [moçtalah] en ouvrage indépendant. Un des premiers à avoir ainsi réservé un ouvrage en la matière, fut le juge Abou Mohammad al-Hasan Ibn Abd ar-Rahman Ibn Khâlid ar-Râmahormouzi, décédé en l'an 360 H., et son livre "al-mouhaddith al-fâçil bayn ar-râwi wa al-wâ'i" [le connaisseur du hadith discernant un transmetteur défini d'un récepteur réfléchi].


Le hadîth

a) Au sens propre : synonyme de "jadîd" au sens de nouveau. Son pluriel est "ahâdîth", contrairement à la construction régulière.

b) Au sens terminologique : ce qui est rapporté du Prophète (paix et bénédiction de Allah sur lui) comme paroles, actions, acquiescements ou caractéristiques.

La sounna - السنة

a) Sens linguistique: La voie, qu'elle soit bonne ou mauvaise.

b) Sens chez les savants du [ousoûl]: Toute parole, acte, ou consentement rapportés de manière sûre du Prophète (paix et bénédiction de Allah soient sur lui) pouvant être une preuve dans la législation.

c) Sens chez les savants de la jurisprudence [fiqh]: Tout ce qui est rapporté de manière sûre du Prophète (paix et bénédiction de Allah soient sur lui) sans que ce soit une obligation.

d) Sens chez les savants du hadîth: Tout ce qui est rapporté du Prophète (paix et bénédiction de Allah soient sur lui) comme parole, acte, consentement, ou description physique et morale; et cela avant ou après le début de la révélation.

La science des normes du hadîth - مصتلاح

C'est une science composée de sources référentielles et de règles, par laquelle on connaît l'état de la chaîne des transmetteurs de l'information et de l'énoncé de l'information, de manière à l'accepter ou à la refuser.

Son domaine est la chaîne des transmetteurs et l'énoncé de l'information traditionnelle, de manière à l'accepter ou à la refuser.

Son intérêt est de discerner l'authentique du défaillant parmi les ahadîth.

L'information traditionnelle - الخبر

a) Sens propre : l'information, au pluriel : "akhbâr"

b) Sens terminologique. Il y a trois avis :

1. Il a le même sens que le hadîth, c'est-à-dire qu'ils ont le même sens terminologique.

2. Il lui est différent. Ainsi, le hadîth est ce qui provient du Prophète () tandis que l'information [al-khabar] est ce qui provient d'un autre que lui.

3. Son sens est plus général que le hadîth. Ainsi, le hadîth est ce qui provient de l'Envoyé () et l'information traditionnelle ce qui provient de lui ou d'un autre que lui.

L'information traditionnelle au sens large - الاثر

a) Sens propre : "athar" signifie ce qui reste de la chose.

b) Sens terminologique : il y a deux avis :

1. même sens terminologique que le hadîth.

2. différent de lui : c'est ce qui est rapporté des compagnons [Sahâba] et des Suivants [tâbi'în], comme paroles ou actes.

 


La chaîne des transmetteurs - الإسناد

 

Elle a deux significations :

a) C'est imputer le hadîth à son locuteur, en relatant la succession des transmetteurs.

b) C'est la succession des personnes conduisant à l'énoncé du hadîth. En cela, il a le même sens que "sanad".

La chaîne de transmission - السند

a) Sens propre : synonyme de support [mou'tamad]. Appelé donc ainsi, car le hadîth s'appuie et repose sur elle (la chaîne des transmetteurs).

b) Sens terminologique : la chaîne des hommes conduisant à l'énoncé de l'information traditionnelle.

L'énoncé de l'information traditionnelle - المتن

a) Sens propre : lieu quelconque de la terre, dur et élevé.

b) Sens terminologique : l'énoncé des termes de l'information traditionnelle, à la suite de la chaîne des transmetteurs.

La référence [al-mousnad] - المسند

a) Nom passif, au sens d'être rapporté à quelque chose.

b) Sens terminologique : trois significations.

1. Tout livre dans lequel est réuni ce qui est attribué à chaque compagnon, séparément, comme relations d'informations traditionnelles.

2. Le hadîth remontant jusqu'au Prophète dont la chaîne de transmetteurs est continue.

3. A le même sens que "sanad" [chaîne de transmetteurs]

Le rapporteur de chaîne de transmetteurs [al-mousnid]

Celui qui rapporte le hadîth avec sa chaîne de transmetteurs, qu'il en ait une science ou qu'il se borne simplement à la rapporter.

Le connaisseur du hadîth [al-mouhaddith]

Celui qui s'occupe de la Science du hadîth en la rapportant, et aussi en la maîtrisant, et qui a connaissance de nombreuses relations d'informations traditionnelles et de l'état de leurs transmetteurs.

L'érudit [al-hâfiz]

Deux avis :

a) même sens que le "mouhaddith" [connaisseur du hadîth].

b) il est à un rang plus élevé que le mouhaddith, de sorte que ce qu'il sait de chaque génération de transmetteurs l'emporte sur ce qu'il ignore.

L'autorité [al-hâkim]

Celui dont la Science recouvre l'ensemble des hadîth, de sorte que seul un nombre restreint d'entre eux, lui manque. C'est l'opinion de certains savants.

Science du Hadîth

On entend par science du Hadîth, la parfaite connaissance de l'énoncé des hadîths, de leur chaîne de transmission jusqu'au Prophète (paix et bénédiction de Allah sur lui), avec la connaissance d'éventuelles imperfections ou brisures dans la chaîne de narration et également le degré d'authenticité de chaque Hadîth.

Science traitant des narrateurs du hadîth ['ilm rijâl Al-Hadîth]

Science fondamentale pour que le savant analyse les maillons de la chaîne de narration du hadîth, les noms des narrateurs, leurs surnoms, leurs titres, leurs lignées et leurs biographies.

Science dite de la Critique du Hadîth [Al-Jarh wa At-Ta'dîl]

Science minutieuse qui permet d'analyser l'authenticité du hadîth en connaissant avec précision les qualités de chaque narrateur et leur capital en terme de confiance, mémoire, savoir, honnêteté, véridicité.

Science des défauts du hadîth ['ilal Al-Hadîth]

C'est la science qui traite des défauts du Hadîth.

Le hadith [Chadh]

Al-'Iraqi (رحمه الله) a dit : "Ce qui contient une irrégularité (Choudhoudh) est ce qui contredit quelqu'un qui est fiable et ce qui est abondamment préservé, et Ach-Chafi'i a vérifié cela". (Al-Alfiya)

Ibn Hajar (رحمه الله) a dit : "Ainsi, si une narration est opposée à ce qui est plus crédible, alors la narration correcte est ce qui a été préservé et ce qui le contredit est considéré Chadh". (Nakhba)

Classifications

1. Selon la référence de son autorité particulière

1-1) Qoudsi - Divin

Al-mabna (la construction) est bien celle du prophete. Mais el ma'na (le sens) vient de Dieu. A la difference que dans un hadith qoudousi le prophete dit : "Dieu a dit" alors que dans un hadith tout court le prophete parle directement sans faire reference a Dieu.

1-2) Marfou' - élevé

Un récit du Prophète, commençant par exemple par : "J'ai entendu le Prophète dire...".

1-3) Mawqoûf - arrêté

Il s'agit de la "Tradition fixée", dont la chaîne de transmission s'arrête à un compagnon (que Dieu l'agrée). Ce genre de tradition relate ainsi les propos, les gestes ou les approbations des "Sahâbas".

Certaines formes de "Hadith Mawqoûf" ont valeur de "Hadith Marfou'" : C'est le cas par exemple quand un Compagon (que Dieu l'agrée) dit : "Il nous a été ordonné de faire ceci", ou quand il évoque des choses qui ne relèvent pas de son interprétation personnelle, comme les prédictions portant sur les faits à venir (à condition qu'il ne les tienne pas des "Gens du Livre").

1-4) Maqtou' - divisé

Il s'agit de la "Tradition interrompue", qui relate les propos, gestes ou approbations d'un Tâbi'i ou Tabi' Tâbi'i.

De nombreux savants utilisent le terme "Athar" pour se référer au [Mawqoûf] et au [Maqtou'], et réservent donc l'emploi du mot "Hadith" uniquement pour les propos, gestes et approbations du Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui).

2. Selon la chaîne de transmission [Isnad]

2-1) Mousnad - supporté

un Hadîth qui a été rapporté par un traditionaliste, basé sur ce qu'il a appris de son professeur à une époque appropriée à l'étude ; de même pour chaque professeur jusqu'à ce que la chaîne atteigne un compagnon bien connu, qui de son côté, rapporte des propos du Prophète.

2-2) Moutassil - continu

Un Hadîth avec une chaîne ininterrompue qui va jusqu'à un compagnon ou un de ses successeurs.

2-3) Moursal - altéré

Il y a déjà quelques divergences dans la définition du moursal. Les 2 définitions que l'on trouve majoritairement sont :

2-3-1) Il manque le compagnon dans l'isnad

Il est dit dans la Bayqouniya : [wa mursal minhu al-sahabi saqata].

2-3-2) L'isnad s'arrête au niveau d'un suivant

Les terminologistes préfèrent cette définition. On utilise alors le terme [mursal ul-sahabi] pour faire référence à la situation 1.
Si l'isnad s'arrête sur un suivant, on ne sait pas s'il rapporte d'un compagnon ou d'un suivant qui pourrait être non fiable... La majorité des spécialistes du hadith pense qu'on ne peut pas se prononcer (à moins évidemment qu'une autre chaîne vienne renforcer le hadith).
De nombreux juristes pensent qu'on peut l'utiliser sous certaines conditions. Par exemple, l'imam Ach-Châfi'i admettait les marasil de Sa'id b. al-musayyab.
D'après l'Imâm Abou Hanifa, Mâlik et Ahmad Ibn Hambal (selon l'avis qui a été le plus retenu de lui), le "Hadith Moursal" est acceptable (sous deux conditions : le "Tâbi'i" est sûr, et il a l'habitude, lorsqu'il cite un "Hadith Moursal", de le tenir d'une personne sûre et fiable). L'un des ouvrages les plus connus recensant des Traditions de ce genre est le "Marâsîl Abou Dâoûd".

2-4) Mounqati' - cassé

Ce dit d'un Hadîth dont le lien à n'importe quel endroit de la chaîne avant le successeur est manquant.

Ibn Hajar (رحمه الله) a dit : "Malik et Al-Boukhari ont une différente compréhension de la validité des hadiths. Malik ne considère pas l'interruption dans la chaîne comme une défaillance dans le hadith. Pour cette raison, il cite des hadiths avec des chaînes interrompues du type moursal et mounqati', et des communications sans chaînes (balaghat) comme une partie de l'objet principal de son livre (al-Mouwatta), alors que Al-Boukhari, considère l'interruption comme une défaillance dans la chaîne de transmission. Ainsi, il ne cite pas ces hadiths sauf comme quelque chose en dehors de l'objet principal de son livre (al-jami' al-sahih), par exemple les commentaires (ta'liq) et les titres de chapîtres". (Hadi al-sari p.21)

2-5) Mou'adal - perplexe

Ce dit d'un Hadîth dont le rapporteur omet deux (ou plus) rapporteurs de la chaîne, les uns à la suite des autres. Ce genre de Hadith est unanimement considéré comme étant "Dha'îf".

2-6) Mou'allaq - arrêté, suspendu

Ce dit d'un Hadîth dont un ou plusieurs narrateurs qui se suivent ont été retiré au début de la chaîne de transmission. Ce genre de "Hadith" est considéré comme étant irrecevable dans l'argumentation, sauf s'il est mentionné dans un ouvrage sûr et fiable ("Sahîh Boukhâri" par exemple), auquel cas, son statut est différent.

3. Selon le nombre de rapporteurs impliqués dans chaque étape de la chaîne de transmission

3-1) Moutawâtir - Consécutif (ou notoire)

Ce dit d'un Hadîth qui est rapporté par un si grand nombre de personnes qu'il est impossible qu'ils se soient concertés pour convenir d'un mensonge.
Il n'existe aucun doute sur la validité, la véracité et l'authenticité d'un tel Hadith. Pour ce genre de tradition, il n'y a aucun besoin de faire des recherches sur l'état des transmetteurs et des narrateurs ("Râwi"). Des ouvrages spécifiques ont été rédigés par les savants afin de compiler ce genre de Hadiths. On pourrait citer à titre d'exemple le "Qatf oul Azhâr" de l'Imâm As-Souyoûti et le [Nazm oul Moutanâthir min al Hadithil Moutawâtir] de Mouhammad Al Kattâni.

3-2) Ahad - isolé

ce dit d'un Hadîth qui est relaté par un nombre important de personnes mais dont le nombre n'atteint pas celui du moutawatir. Il est encore divisé en :

3-2-1) Mach'Hour - célèbre (ou réputé)

Le Hadîth a été rapporté à chaque niveau de transmission par au moins trois rapporteurs. Certains savants utilisent l'appellation de [Hadith Moustafîdh] pour se référer à ce genre de Tradition.

3-2-2) Aziz - rare, fort

A n'importe quelle étape de la chaîne, deux rapporteurs au moins relatent le Hadîth.

3-2-3) Gharib - étrange

A un certain moment de la chaîne, seulement un rapporteur relate le Hadîth.

4. Selon la nature du texte et de la chaîne

4-1) Mounkar - dénoncé

Ce dit d'un Hadîth qui est rapporté par un narrateur faillible, et dont le récit va à l'encontre d'un Hadîth authentique.

4-2) Moudraj - interpolé

Un ajout au texte du Hadîth par un rapporteur.

5. Résultat final

5-1) Sahih - Sûr, solide

Ach-chafi'i (رحمه الله) indique les obligations pour un tel Hadîth, qui n'est pas moutawatir, afin qu'il soit acceptable : "Chaque rapporteur doit être digne de confiance dans sa religion; il devra être connu pour être véridique dans son récit, de comprendre ce qu'il rapporte, savoir comment une expression différente peut modifier la signification du Hadîth, et de rapporter les mots du Hadîth mot pour mot, et pas seulement au niveau de sa signification".

Il est à noter que l'on distingue deux types de "Hadith Sahîh" : Le "Hadith Sahîh li dhâtihi" (Hadith valide en lui-même), qui correspond à la définition donnée ci-dessus, et le "Hadith Sahîh li Ghayrihi" (Hadith valide par autre que lui), qui désigne la Tradition dont l'une des personnes présentes dans la chaîne de transmission présente une défaillance minime sur un point précis, mais le Hadith en question est rapporté par d'autres voies, avec d'autres chaînes de transmission de force égale ou supérieure.

5-1-1) Hasan-Sahih

Pour information, il dit que les savants ont divergé sur l'explication de cette terminologie bien spécifique à At-Tirmidhi, et que le plus juste est que "hassan sahih" signifie que pour un hadith donné, le rapporteur pouvait être considéré comme transmetteur du sahih chez certains muhaddithin alors qu'ils n'était considéré que transmetteur du hassan chez certains autres, d'où l'adoption par l'imam Tirmidhi d'une classification intermédiaire des hadith rapportés par de telles personnes en "hassan sahih".

5-2) Hasan - bon

C'est celui qui ne présente pas de marginalité ou de défaut et qui a été rapporté par une chaîne de transmetteurs continue dont l'un des membres présente une défaillance minime par rapport aux conditions nécessaires pour le "Sahîh", et ce manque n'est pas compensé non plus par une autre chaîne de transmission.
Il est évident que ce genre de Hadith a une fiabilité et une force probante moindre par rapport au "Sahîh". Il n'en reste pas moins cependant qu'il est considéré comme source d'argumentation valide.

5-3) Da'if - faible

Ce dit d'un Hadîth qui n'atteint pas le statut de hasan. Habituellement, la faiblesse est : une discontinuité dans la chaîne, dans ce cas le Hadîth pourrait être - selon la nature de la discontinuité - mounqati' (cassé), mou'allaq (arrêter), mou'dal (perplexe), ou moursal (altéré), un des rapporteurs ayant un caractère suspect, par exemple en raison de ses mensonges, erreurs excessives, opposition au récit des sources plus fiables, participation dans l'innovation, ou ambiguïté entourant sa personne.
Cependant, quand un [Hadith Dhâ'if] est rapporté par différentes voies, et que sa faiblesse n'est pas dû à la perversité et au mensonge d'un de ses transmetteurs, dans ce cas, il acquiert une certaine fiabilité et devient valide dans l'argumentation. On l'appelle alors Hadith bon par autre que lui [Hasan li ghayrihi].

5-4) Mawdou' - fabriqué ou forgé

Ce dit d'un Hadîth dont le texte va à l'encontre des normes établies pour les paroles du Prophète, ou la chaîne comprend un menteur. Un Hadîth fabriqué peut également être identifié par une anomalie présente à une époque particulière (rébellion...)