Legislation: Fiqh N2

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 Les Fondements de la jurisprudence

Introduction
 

Ceci est une traduction vulgarisée du livre (charh al oussoul min 'ilm al-Oussoul) de Cheikh Al Outheimin رحمه الله. J'y ai rajouté des paroles d'autres savants dont j'indique les noms entre parenthèse à la fin du paragraphe.

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Les cinq prescriptions (ou jugements) applicables aux actes
 
Les cinq prescriptions sont : l’obligatoire, l’interdit, le préférable,le détestable, le permis.

 l’Obligatoire

Définition :
Citation

C’est ce que le législateur a ordonné en l’imposant.

Explication de la définition

« le législateur » : c’est Allah ou son prophète صلى الله عليه وسلم. Allah est le législateur suprême, tandis que le messager transmet ce qui provient d’Allah tout en étant un législateur pour les adorateurs d’Allah.

«  ce que le législateur a ordonné » : on appelle « obligation légal » ou « obligation religieuse » toute obligation formulé par le législateur, par opposition à l’obligation non religieuse formulé par un autre que le législateur.

Ex : ton grand frère t’ordonne de faire quelque chose. Ceci n’est pas une obligation légale (religieuse) [1]

Exception faite de l’ordre formulé par un chef. C’est une obligation légale tant qu’elle n’est pas une désobéissance car il nous a été ordonné d’obéir à ceux qui détiennent le commandement.[2]

«  en l’imposant » : ceci permet de distingué l’obligatoire du préférable.

Les implications de l’obligatoire
Citation

Son auteur est récompensé s’il le fait par obéissance,
et il mérite le châtiment s’il le délaisse.

Explication

S’il ne le fait pas avec l’intention d’obéir à Allah, il ne reçoit pas de récompense.
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 Crimes et châtiments en islam

Discussion détaillée sur les règles établies par l’islam pour traiter les crimes, au sein d’une société. crimes

Partie 1 : une introduction et l’approche islamique pour combattre le crime.

 La sécurité et la stabilité sont des besoins humains de base qui ne sont pas moins importants que le fait d’être convenablement vêtu et nourri.  Sans sécurité ni stabilité, l’être humain ne peut mener une vie quotidienne normale ni contribuer à hausser le niveau de civilisation de la société dont il fait partie.

 L’homme est conscient de son besoin de sécurité dès les premières années de sa vie et exprime ce besoin de diverses façons.  Avec la formation et l’évolution des sociétés humaines, il a exprimé ce besoin, ainsi que d’autres besoins essentiels, par l’établissement d’États et de lois.  Cela pour assurer une sécurité générale, régler divers types de conflits menaçant la société et pour exercer une opposition aux menaces extérieures provenant d’autres nations.  Le développement de ces lois n’a été perfectionné qu’au cours des derniers siècles, après une longue série d’essais et erreurs.

 En revanche, la Loi islamique fut transmise à Mohammed (que la paix et les bénédictions de Dieu soient sur lui) dans sa forme complète et parfaite, faisant partie du dernier message de Dieu à l’humanité.  La Loi islamique porte une attention toute particulière à la sécurité et fournit un système légal complet.  Elle tient également compte des circonstances changeantes, au sein des sociétés, de même que de la constance de la nature humaine.  Elle contient donc des principes globaux et des règles générales qui suffisent à traiter la majorité des problèmes pouvant survenir en tout temps et en tout lieu.  De même, elle a établi, pour certains crimes, des châtiments immuables qui ne subissent aucune modification en fonction des conditions ou des circonstances.  C’est ainsi que l’on retrouve, dans la Loi islamique, de la stabilité et de la fermeté, mais aussi une certaine flexibilité.

 Quelle approche l’islam adopte-t-il pour combattre le crime?  Sur quels principes se base le code pénal islamique?  Quels sont les caractéristiques distinctives de ce code?  Quels sont les types de châtiments que l’on retrouve, en islam et quels en sont les objectifs?  Telles sont les questions auxquelles nous répondrons dans les pages qui suivent.

 

L’approche islamique pour combattre le crime

 

L’objectif ultime de toute injonction légale islamique est d’assurer le bien-être de l’humanité en ce monde comme dans l’au-delà.  Ce faisant, l’islam s’assure également de former une société plus vertueuse, qui adore Dieu, qui sait utiliser les forces de la nature pour bâtir une civilisation au sein de laquelle chaque être humain peut vivre dans un climat de paix, de justice et de sécurité.  Une civilisation qui permet à chaque personne de répondre à ses propres besoins spirituels, intellectuels et matériels en plus de cultiver positivement tous les aspects de sa personnalité.  Le Coran fait maintes fois allusion à cet objectif ultime.  Dieu dit :

« Nous avons effectivement envoyé Nos messagers avec des preuves évidentes, et Nous avons révélé, par leur intermédiaire, l’Écriture et la Balance, afin que les gens établissent la justice.  Et Nous avons fait descendre le fer, dans lequel il y a une force redoutable, mais aussi maintes utilités pour les gens... » (Coran 57:25)

Et Il dit :

« Dieu veut vous faciliter les choses et non vous les rendre difficiles. » (Coran 2:185)

Et Il dit :

« Dieu veut vous expliquer les choses et vous guider à travers les exemples de ceux qui vécurent avant vous; et Il souhaite accueillir votre repentir.  Dieu est Omniscient et Sage.  Il souhaite accueillir votre repentir, alors que ceux qui suivent leurs vaines passions cherchent à vous égarer totalement.  Dieu veut alléger vos obligations, car l’homme a été créé faible. » (Coran 4:26-28)

Et Il dit :

« Certes, Dieu enjoint la justice, la bienfaisance et l’assistance aux proches.  Et Il interdit l’indécence, l’injustice et la rébellion. » (Coran 16:90)

 

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I) Al-Maqâssid (sing. maqsad) : les objectifs supérieurs du Dîn :

 

intert-general2Les ulémas qui ont abordé ce chapitre de par le passé ont en général dénombré 5 ou 6 objectifs supérieurs (maqsad, plur. maqâssid) des enseignements de l'islam :
– 1) la protection du "دِيْن", "dîn" : ici ce terme désigne "la religion agréée par Dieu", c'est-à-dire, par rapport aux humains d'un lieu ou d'une époque, le message de Dieu le plus récent qui les concerne ;
– 2) la protection du "نَفْس", "nafs" : la vie, la personne physique ;
– 3) la protection du "عَقْل", "'aql" : la raison ;
– 4) la protection du "مال", "mâl" : les biens matériels ;
– 5) la protection du "نَسْل", "nasl" : la filiation ;
– 6) la protection du "عِرْض", "'irdh" : la dignité de l'individu au milieu de ses semblables.

Nous citerons ces éléments plus en détail plus bas.

Notons ici que dans Shifâ' ul-ghalîl, son deuxième ouvrage traitant des Principes du droit, al-Ghazâlî avait réparti les Maqsad (il en avait établi 5, à l'exception du sixième que nous avons cité) en deux grands ensembles : il y avait une Maqsad dînî, et toutes les autres étaient desMaqsad dunyawî.
Dans Al-Mustasfâ, son troisième ouvrage traitant du sujet, il n'a ensuite plus retenu cette distinction (cf. Nazariyyat ul-maqâssid, pp. 34-35). Ce qu'il faut savoir c'est que le terme "dunyawî" ne signifie pas, ici, que le dîn ne dit rien sur le sujet ; tout au contraire, ce sont bien des textes dînî, à savoir le Coran et la Sunna, qui font l'obligation de faire telle action afin de développer par exemple sa santé physique, et de s'abstenir de telle action car celle-ci nuit à la santé physique. Le terme "Maqsad dunyawî" signifie seulement ici que l'objectif supérieur ainsi décrit relève de ce qui, au final, constitue pour l'être humain un bienfait d'ordre temporel : soit physique, soit mental, soit social. Contrairement à la "Maqsad dînî", laquelle, au final, constitue pour l'homme un bienfait d'ordre spirituel ou religieux. Pour plus de détails sur le sujet, lire notre article expliquent les termes "dîn" et "dunyâ").

 

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Introduction aux objectifs de la Sharria (video)

Cours de Hassan Amdouni

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Les sources de la législation islamique

Les quatre sources principales

Le Coran


Le Coran est la parole divine révélée au prophète Muhammad (PBDL). Il est le dernier livre envoyé aux hommes par Dieu. Il représente pour les musulmans une parole absolue qui prend son sens au delà des événements et contingences de l’histoire. Il traite de tous les aspects de la vie des hommes : le politique, le social, l’économie, le culturel… Il est par conséquent la principale source de référence dans la jurisprudence islamique.
D’après les exégètes l’impératif dans le Coran introduit l’obligation. Le verbe « Juge » adressé au prophète lui donne l’ordre de juger les gens à partir de ce que Dieu lui a révélé. Ce verset ne lui laisse aucun choix. Beaucoup d’autres versets de ce type abondent dans le même sens et insiste sur le principe de la primauté du caractère référentiel du Coran dans la législation islamique.



Etant profondément convaincus de la supériorité du Coran sur toute autre référence, y compris la parole du Prophète (PBDL), les compagnons avaient l’habitude de dire au Messager de Dieu après une décision : « est-elle une révélation ou relève-t-elle de votre point de vue ? » Si le messager leur répondait qu’elle était une révélation, leur adhésion était totale. Dans le cas contraire ils confrontèrent leur point de vue à celui du Prophète (PBDL). Par conséquent, à l’unanimité, les musulmans considèrent le Coran comme étant la première source de référence dans la législation islamique.

La Sunnah


Le mot arabe (as-sunna) signifie la voie ou la tradition selon les linguistes. Quant aux jurisconsultes, ils définissent la sunna comme « l’ensemble de ce qu’a dit, fait ou approuvé Muhammad ( PBDL) dans le cadre de la législation. »
La Sunna est considérée comme la seconde source du droit musulman. Elle permet d’appréhender, de comprendre et d’assimiler les grands objectifs de la révélation (maqasid ash-shâri’a).
Elle explique, commente et complète parfois les enseignements contenus dans le Coran. La Sunna est par conséquent le meilleur commentaire du coran. La mère des croyants Aïcha avait répondu à celui qui demandait les qualités du Prophète (PBDL ) : « ses qualités traduisaient exclusivement le Coran. »
Le caractère référentiel de la Sunna (hujiyyatu-as-sunna) est l’objet d’injonction divine dans plusieurs versets coraniques. Nous pouvons, à titre d’exemple, citer « Oh les croyants ! Obéissez à Dieu et obéissez au messager… » Dans un autre verset Dieu s’adresse à l’humanité tout entière en ces termes : « Quiconque obéit au messager, obéit certainement à Dieu.. »
Pour montrer l’importance qu’occupe la Sunna du Prophète (PBDL) dans la législation islamique, l’Imam ash-Shâfi’î l’assimile au coran et considère les deux sources comme un seul corpus.

Al-Ijma’ : le consensus


L’Ijma’ est le consensus des juristes musulmans autour d’une question relative à des cas d’espèces après la mort du Prophète. Abdul Wahab Khalaf, le définit comme suit : « Al Ijmâ’ c’est l’accord de l’ensemble des jurisconsultes musulmans sur un jugement dans une époque bien déterminée après la mort du Prophète (PBDL ). »
En effet, le caractère référentiel de l’Ijmâ’ réside, entre autre, dans ce verset où Dieu dit : « Et quiconque fait scission d’avec le Messager après que la bonne direction lui soit clairement explicitée et qui suit un sentier autre que celui des croyants, alors Nous le détournerons comme il s’est détourné et le jèterons dans la Géhenne. Et quelle mauvaise destination ! »
Dans un hadith rapporté par l’Imam Ahmad, le Prophète (PBDL ) dit : « Dieu ne réunira jamais ma nation dans l’égarement. » C’est à partir de ces arguments et d’autres que les juristes musulmans, plus particulièrement les Malikites, ont considéré l’Ijmâ’ des ‘Ulémas comme la troisième source de référence du droit musulman.

Al-Qiyâs : le raisonnement par analogie

Le Qiyâs, la déduction ou le raisonnement par analogie, selon les juristes désigne la procédure consistant à juger un cas juridique non mentionné dans les Textes, en le comparant à un autre semblable, pour lequel une prescription existe dans l’une des trois premières sources (le Coran, la Sunna ou le Consensus), sur la base de la raison d’être (al-’illa) de la prescription.
Le Qiyâs est par conséquent fondé sur l’Ijtihâd qui signifie : fournir un effort intellectuel d’interprétation, en l’absence de texte de référence, pour formuler un jugement. Quant à son caractère référentiel, il faut le rechercher dans le hadith de Mu’âdh Ibn Jabal lorsque le Prophète l’envoya au Yémen pour qu’il y exerce les fonctions de juge. Le Prophète (PBDL) lui demanda : « Sur quoi fonderas-tu ton jugement ? Sur le livre de Dieu ! répondit Mu’âdh. Et si le jugement ne s’y trouve pas ? Sur la tradition du Prophète. Et si tu n’y trouves rien ? Alors je mettrai en œuvre toutes mes facultés intellectuelles en vue de formuler mon jugement. Sur quoi, le Prophète (PBDL) conclut : Louanges à Dieu Qui a facilité au messager du Messager de Dieu (Mu’âdh) d’adopter une position qui coïncide avec l’agrément du Prophète. »
C’est à ce titre que le Qiyâs est considéré comme la quatrième source du droit musulman. Chaque cas de qiyâs doit comprendre les quatre constituants suivants :

1/ Al-Asl : le cas principal, c’est le cas (événement, situation, acte, comportement, etc.) au sujet duquel une prescription existe dans un texte du Coran, de la Sunna ou à partir de l’Ijma’. Il est appelé référence de la comparaison ou de l’analogie.
2/ Al-Far’ : le cas d’espèce, c’est le cas nouveau (événement, situation, acte, comportement, etc.) sur le-quel les Textes ne se prononcent pas et auquel on veut appliquer la prescription valable pour le cas principal. Il est appelé objet de la comparaison ou de l’analogie.
3/ Hukm al-Asl : le jugement du cas principal, c’est la prescription divine mentionnée dans le texte qui statue sur le cas principal et que l’on veut étendre au cas d’espèce al far’.
4/ Al-’Illa : la raison d’être, le critère sur lequel se fonde le jugement du cas principal. C’est la présence de ce même critère dans le cas d’espèce qui permet d’y étendre la prescription valable pour le cas principal. Telles sont les quatre sources principales du droit musulman qui requièrent l’unanimité des savants, plus particulièrement ceux des quatre écoles juridiques.

 

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