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4. La direction de l'Etat au temps d'Aboû Bakr

Avant d'être investi comme calife, Aboû Bakr était un commerçant. Au début de son califat, il continua à habiter dans la banlieue de Médine avec sa femme Habîba ; mais après six mois, il vint s'installer à Médine même pour mieux gérer les affaires de l'Etat. Cependant il continuait à vendre et à acheter des étoffes pour subvenir aux besoins de sa famille ; en plus, il s'occupait de son troupeau de moutons, qu'il faisait paître lui-même de temps en temps, et il trayait les brebis pour des gens !

Avec les événements qui surgirent, Aboû Bakr comprit la nécessité de se libérer complètement pour se consacrer entière­ment aux affaires de l'Etat. Il dit un jour : "Non, par Allah ! on ne peut s'occuper du bien-être des musulmans tout en s'adonnant au commerce !"

Alors les musulmans lui fixèrent un salaire annuel, qu'Ibn Sa'd, dans ses Tabaqât a évalué à une somme qui variait entre 2 500 et 6 000 dirham par an ; mais, avant de mourir, Aboû Bakr ordonna à sa famille de rembourser cette somme en vendant pour cela son verger !

Les réalisations d’ Aboû Bakr

D'après Souyoûtî, Aboû Bakr fut le premier à avoir mis sur pied le trésor de l'Etat (baït al mal). Cette trésorerie était située au début dans la localité de "As-Sounah", et ce lieu n'était pas gardé. Le calife avait fait installer une serrure dont il avait les clés, et il dépensait pour les musulmans jusqu'à ce qu'il n'en reste rien. Puis, lorsque le calife vint s'installer à Médine, il le fit transférer, et il se chargeait lui-même de la distribution des dons aux musulmans.

Aboû Bakr (Que Allah soit satisfait de lui) fut le premier à avoir mis sur pied le registre de donations : il donnait de la même manière à l'esclave et à la personne de statut libre, la même valeur à l'homme et à la femme, aux grands et aux petits. En plus ils investissaient une partie des revenus du Trésor dans l'approvisionnement des armées musulmanes en chevaux, chameaux et provisions.

Après la mort d'Aboû Bakr, le nouveau calife 'Omar Ibn Al Khattâb (Que Allah soit satisfait de lui) convoqua les plus éminents Compagnons, parmi lesquels il y avait 'Abd-Arrahmâne Ibn 'Awf et 'Othmân Ibn 'Affân : ils ouvrirent le trésor et ils n'y trouvèrent rien ! Car Aboû Bakr dépensait tout pour le bien-être des musulmans.

On a demandé à un homme, chargé de peser la monnaie pour le calife, à combien il évaluait la valeur des biens qui avaient transité par baït al mal, et il répondit : "Environ 200 000 dirhams".

Les gouverneurs

Quand Aboû Bakr (Que Allah soit satisfait de lui) accéda aux fonctions de calife, les musulmans n'avaient d'autres territoires que la péninsule arabique. Le calife l'avait divisé en régions (wilâyat), et il chargea des gouverneurs ou émirs pour veiller à leur bon fonctionnement. Chaque émir avait la responsabilité de diriger les prières, d'appliquer les sanctions et de faire justice, car Aboû Bakr n'avait pas nommé de juges.

Voici la liste des différentes régions musulmanes lors de la désignation d'Aboû Bakr, ainsi que le nom de leur émir respectif:

1. La Mecque : son émir était 'Itab Ibn Oussaïd : il avait été désigné par le Messager de Allah (Que la Bénédiction et le Salut de Allah soient sur lui), et Aboû Bakr le maintint dans ses fonctions.

2. Tâ'if : son émir était 'Othmân Ibn Abî Al 'Ass, le Prophète (Que la Bénédiction et le Salut de Allah soient sur lui) l'avait désigné, et Aboû Bakr le reconfirma dans sa fonction.

3. San'â' (Yémen) : son émir était Al Mouhajir Ibn Abî Oumayya, c'est lui qui l'avait ouvert, et il a été confirmé pour la diriger après la fin des guerres d'apostasie.

4. Hadramawt : son gouverneur était Ziyâd Ibn Labîd.

5. Khawlan : son gouverneur était Ya'la Ibn Oumayya.

6. Zoubaïd et Rimi" : leur gouverneur était Aboû Moussa Al Ach'arî.

7. Al Janad : son émir était Mou'âdh Ibn Jabal.

8. Najrân : son émir était Jarîr Ibn 'Abd-Allâh.

9. Jarach : son gouverneur était 'Abd-Allâh Ibn Thawr.

10. Bahraïn : son émir était Al 'Alâ' Al Hadramî.

11. En ce qui concerne l'Irak et le Proche-Orient, qui avaient été ouverts plus tard, il revenait à l'émir de l'armée de nommer des responsables sur les lieux, parce qu'il fallait passer par une période de transition avant qu'un gouverneur civil ne s'installe, tant qu'il restait un risque d'attaque de la part des anciennes familles régnantes et de leurs alliés.

Les gouverneurs touchaient leur salaire de baït al mal (le Trésor de l'Etat). Rappelons que ces gouverneurs étaient en grande majorité des Compagnons du Messager de Allah ; c'étaient des gens honnêtes, qui avaient été loués par Allah pour leur sincérité et leur intégrité.

L’organisation de l'administration

 

Aboû Bakr (Que Allah soit satisfait de lui) avait des secrétaires qui inscrivaient ses ordres et directives : ils étaient parmi les plus illustres Compagnons du Prophète (Que Allah soit satisfait d'eux). Nous ne citerons que 'Alî Ibn Abî Tâlib, 'Othmân Ibn 'Affân et Zaïd Ibn Thâbit.

Pour ses cachets, le calife avait une bague sur laquelle était inscrit: "ni'ma al qâdirou-llâhou' ("Allah est certes Le plus Capable !").

Quand il devait prendre de graves décisions concernant le fonctionnement de l'Etat, ou lorsqu'il devait rendre justice ou décréter une loi, le calife Aboû Bakr a toujours eu recours à la consultation {choûrâ) des Compagnons du Prophète, et plus spécialement 'Alî, 'Omar, 'Othmân, Sa'd Ibn Abî Waqqass, et Sa'îd Ibn Zaïd.

L'armée musulmane et son fonctionnement

A l'époque d'Aboû Bakr (Que Allah soit satisfait de lui), les soldats musulmans étaient tous des volontaires qui participaient aux différentes expéditions mus par leur foi, et qui n'avaient d'autre désir que le martyr pour la cause de Allah. Ils dépensaient de leur argent pour s'approvisionner. Allah les a loué dans Le Saint Coran : "Les vrais croyants sont seulement ceux qui croient en Allah et en Son Messager, qui par la suite ne doutent point et qui luttent avec leurs biens et leur personne dans le chemin de Allah. Ceux-là sont les véridiques !" (S49/V15).

Après les victoires, l'émir distribuait les 4/5 du butin entre les combattants, et le 1/5 restant revenait de droit à bait al mal, par l'intermédiaire duquel on le distribuait aux nécessiteux parmi les musulmans, ainsi que dans tout ce qui allait dans le sens de l'intérêt de la communauté.

Aboû Bakr (Que Allah soit satisfait de lui) n'a jamais contraint les musulmans à s'engager dans les batailles, même lors des batailles contre les apostats ; il a ordonné ceci à ses comman­dants : "Libérez de son engagement toute personne ne désirant pas participer à l'ouverture (fath) de l'Irak et du Châm ! N'enrôlez pas de force ceux qui ne le désirent pas ! Faites appel aux musulmans qui ont participé à l'élimination des mouvements d'hérésie {ar-riddda), ainsi qu'à ceux qui sont restés fermes dans leur foi après la mort du Prophète de Allah (Que la Bénédiction et le Salut de Allah soient sur lui).

 

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