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La politique du Prophète de l'islam dans le domaine de l'instruction publique.

 

 

13 Il est bien connu que le Prophète de l'Islam r était illettré: Le Saint Coran atteste qu'il ne savait ni lire, ni écrire:

«Et avant cela, tu ne récitais pas le Livre, ni ne l'écrivais de ta main droite; alors les gens du faux auraient certainement eu du soupçon» (Coran 29,48). Comme est émouvant, significatif et édifiant le fait que la toute première révélation divine venant à, ce Prophète illettré lui ait donné l'ordre de lire et d'écrire:

«Lis, par le nom de ton Seigneur qui a créé: qui a créé l'homme de quelque chose qui s'accroche.

 

(*)Nous préférons cette traduction a l'habituel «caillot de sang, parce que plus conforme au sens étymologique. On constate un complet accord avec les connaissaces scientifiques modernes. On sait que l'être humain est issu de la fécondation de l'ovule (élément femelle provenant de l'ovaire, glande génitale de la femme) par spermatozoïde (élément male apporté par le sperme) qui pénètre dans l'ovule et réuni à lui, forme l'œuf origine du nouvel être. Contrairement à l'oeuf des oiseaux qui est expulsé, cet oeuf humain se niche à l'intérieur de la cavité de l'utérus (ou matrice) et s'y fixe par le développement de villosités, prolongements qui, comme les racines des plantes, enfoncées dans le sol, vont puiser dans l'épaisseur de l'organe utérin ce qui est nécessaire au développement du nouvel être humain. Le terme coranique 'alaq (quelque chose qui s'accroche) correspond donc parfaitement à la réalité biologique. (Cf. Maurice Bucaille, La Bible. le Coran et la science, p 204, éd. Seghers Paris 1976). (Note du traducteur).

Lis! Car ton Seigneur le Très Noble, C'est Lui qui a enseigné par la plume Il a enseigné à l'homme ce qu'il ne savait pas» (Coran 96; I - 5)

Le mot «iqra» dans la citation ci-dessus peut signifier seulement la lecture et non la transmission d'un message (comme le signifie la formule «yuqri'uk as-salam» «il fait lire pour vous» dans le sens de : vous envoie ses salutations; car dans le contexte la plume est célébrée comme un moyen d'instruction et dépositaire de la science). Ainsi le premier commandement divin que le Prophète illettré apporta a son peuple et sur lequel il insista tout au long de sa vie afin qu'il soit mis en pratique le mieux possible, ce fut celui concernant l'acquisition de l'instruction(17) , Parlant du Prophète de l'Islam le Saint Coran atteste:

«C'est Lui qui a suscité chez les illettrés un messager des leurs qui leur récite Ses versets et les purifie et leur enseigne le Livre et la sagesse, quand bien même ils aient été auparavant dans un égarement manifeste» (62; 2)

De plus, c'est le Prophète lui-même qui prit soin que les versets et les chapitres du Coran révélés à lui graduellement et progressivement soient mis par écrit immédiatement. En plus de sa vocation, qui était de prêcher la pureté de la morale et d'éduquer l'intellect, la transcription des commandements divins qui lui étaient révélés reçut de sa part beaucoup d'attention .-

(17) Il est possible qu'obéissent aux directives divines concernant l'instruction, le Saint Prophète lui aussi ait quelque peu appris à lire et à écrire. En fait décrivant un épisode très connu durant les négociations pour la trêve d'al-Hudaibiyah, lorsque la formule «Muhammad Messager d'Allah    » dut être changée en «Muhammad fils d'Abdullah», que le secrétaire musulman refusa de le faire et que le Prophète le fit lui-même, al-Bukhari a cette phrase plutôt vague: «Il le fit lui-même bien qu'il ne sut pas bien écrire (Bukhari, K. maghazi, ch. Umrat al-qada: Suhaili, ar-Raud al Unuf, II, 230)

 

§ 14 En dépit de tous ses efforts ses concitoyens firent en général la sourde oreille à ses enseignements et infligèrent à lui-même et à ses compagnons qui le suivaient dans le sentier d'Allah     des tortures de tous genres, les soumettant à toutes sortes de persécutions(18). Quand la situation devint intenable ceux qui pouvaient s'enfuir, quittèrent leurs maisons et leurs biens et allèrent à Médine; et c'est ce que fit le Prophète lui-même à la fin.

Dans cette dernière ville il se mit à poser les fondations d'une organisation politique et à la mettre en forme. Il promulgua une constitution écrite - la première du genre dans le monde - et inaugura une cite-état (19). La première sourate révélée après l'émigration à Médine fut la sourate 2, al-Baqarah et l'on est étonné d'y trouver, à une date aussi précoce, l'ordre rendant obligatoire la mise par écrit de toute transaction a terme:(le sens)

« 0 les Croyants! quand vous vous endettez d'une dette a échéance déterminée, mettez-la par écrit. . . et faites en témoigner par deux témoins d'entre vos hommes. -et à défaut de deux hommes, un homme et deux femmes d'entre ceux des témoins que vous agréez... et ne soyez pas paresseux à écrire la dette, qu'elle soit petite ou grande, ainsi que son terme: c'est plus équitable auprès d'Allah    , plus sur pour le témoignage, et plus près de vous épargner le doute (Coran II,282).
 

(18) Même en un temps aussi grave lorsque quelques uns de Médine embrassèrent l'Islam on envoya un maître (Mus'ab ibn 'Umair, connu comme «Muqri» ou lecteur) pour enseigner Ie Coran, la loi et la théologie. Ceci se rapporte à la période antérieure à l'émigration (cf. Ibn Hisham, Sira, à p. 289-90). Al-Bukhari, aussi, rapporte sous l'autorité de Bara ( compagnon du Prophète) que Mus'ab ibn 'Umair et Ibn Umm Maktum, qui furent les premiers à arriver à Médine, commencerent à instruire les gens sur Ie Coran (Bukhari, K.Tafsir, sourate 87 Sabbihisma).

(19) Pour Ie texte et la discussion, voir mon livre en anglais «La première Constitution- écrite dans le monde» 3° éd. à Lahore 1975. Pour Ie texte arabe, cf. aussi mon Watha'iq, n°1. Pour une discussion plus poussée: cf. mon livre Le Prophète de l'Islam, p. 120-37, Les Etats existaient dans le monde déjà bien avant l'Islam, mais une constitution promulguée par un chef d'Etat ne se rencontre ni en Grèce, ni à Rome, en Chine, en Inde, en Babylonie ou ailleurs.

 

La révélation de ce verset doit naturellement avoir conduit à porter encore plus d'attention à l'alphabétisation.

§ 15 Le hadith aussi contient des ordres relatifs à l'obligation d'écrire. Le Saint Prophète r a dit «Pour un musulman qui posséderait des biens pouvant faire l'objet d'un testament il ne serait pas convenable qu'il passe, ne serait-ce que trois nuits, sans avoir mis par écrit ses volontés» (20).

§ 16 Nous nous sommes déjà référés aux défauts de l'écriture arabe à cette époque. Il y a des raisons de croire que le Saint Prophète s'en préoccupait personnellement en raison de la mise par écrit du Coran. En fait, un rapport attribue au Saint Prophète lui-même la méthode du raqch (21) pour distinguer les unes des autres les lettres de graphies semblables. Malheureusement ce rapport ne donne pas de détail mais «raqch» signifie littéralement «mettre des points». On a découvert des inscriptions du temps du calife Mu'âwiya (22) et même quelques papyrus du temps du calife 'Umar (daté de 22 H/643) (23) où le raqch est utilisé ce qui renforce l'hypothèse de son emploi au temps du Prophète, qui est antérieur de seulement une douzaine d'années.

(20) Bukhari, Sahih, 55:1, ?7 (Kitab wasaya; Bab wasaya): Ibn Sa'd, Tabaqat, IV/i, p. 108

(21) Suyuti, Tadrib ar-Rawi, (le Caire 1307), P. 152: «Et il est nécessaire de définir aussi avec précision les lettres ambiguës (de l'alphabet). Bulqini dit: on peut citer à l'appui ce que Narzubani et Ibn 'Asakir ont transmis sous l'autorite de 'Ubaid ibn Aws al-Ghassani qui raconte: j'étais assis et écrivais un jour pour le Calife Mu'awiyah. Ce dernier dit: «Mets des points (raqch) sur ton écriture: je demandais: Que veut dire raqch, ô Commandeur des Croyants? II répondit: j'étais un jour devant le Messager d'Allah     qui me dictait quelque chose, et il me dit alors: «fais le raqch».

«Que veut dire raqch, demandais-je ô Messager d'Allah    »

Et lui de préciser: «Mets des points sur les lettres quand il y en a besoin (à cause de l'ambiguïté)». Comme m'en informe aimablement le Professeur Subhi as-Salili de Damas, le même récit est donné par un autre auteur, plus ancien et plus digne de foi, à savoir al-khatib al-Baghdadi dans son al-Jamis 11-Akhlaq ar-Rawi –wa Adab as-Sarni' (MS, bibliothèque municipale d'Alexandrie, no 3711/C), dans la troisième partie, section «Taqyid al-Asma' bi'ch - Chakl wa'l-I'jam.» Cela confirme 1'opinion selon laquelle la méthode du raqch était connue du temps du Saint Prophète lui-même.

(22) George C. Miles, Early Islamic Inscriptions near Tâ'if in the Hij'âs (dans le J. of Near Kastern Studies, oct., 1948, cf. p.240.

(23) Adolf Grohmann, From the World of Arabie Papyi (le Caire, 1952) p.82: «Bien qu'on ait cru, durant un certain temps, d'après les relations des écrivains arabes que l'invention des points dits diacritiques n'était pas antérieur à la seconde moitié du premier siècle de l'Hégire. . . il est un fait que le plus ancien document sur papyrus, date de l'an 22 de l'Hégire (643 de l'ère chrétienne), le papyrus «Erzherzog Reiner, fûhrer durch die Ausstellung», Vienne 1894, N° 558 montre des points diacritiques sur les lettres (pour le texte et la traduction de ce papyrus, moitié arabe, moitié grec, voir p. 113-4 de ce même livre). Voir aussi par le même auteur: The problem of Dating Early Qur'âns dans Der Islam, 1958, XXXIII.213-231 ; de même: Zum Problem der Datierung der aeltesten Koranhandschrîften, dans les C.R. du 24e Congrès internat, des Orientalistes. 1957, p. 270-274.

 

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