Star InactiveStar InactiveStar InactiveStar InactiveStar Inactive
 

Index de l'article

Share

 

PAROLES DE SAGESSE D'ABOU BAKR

Le calife Aboû Bakr as-Siddîq (Que Allah soit satisfait de lui) a dit :

- "Que Allah bénisse un individu qui s'est mis tout entier au service de son frère !"

- "Il n'y a aucun bien dans une aisance qui aurait comme suite l'Enfer ! Et il n'y a aucun mal dans un mal (difficulté, souffrance) qui aura comme suite le Paradis !"

- "Si quelque bien t'échappe, cherche à le rattraper, et si le bien te rejoint, alors cherche à le surpasser !"

- "Sache qu'auprès de toi, il y a des surveillants qui t'observent de la part de Allah !"

- "Cherche à te corriger : les gens seront amenés à être corrects avec toi.

"Allah voit ton intérieur, de la même manière qu'il perçoit ce qui est apparent en toi !"

"La sagesse la meilleure est de craindre Allah. La bêtise la plus grave est de Lui désobéir ; la vérité la plus authentique est de préserver le dépôt confié al amânat), et le plus grave mensonge, c'est la traîtrise !"

- On a rapporté que le poète Labîd s'est présenté devant Aboû Bakr et a chanté ces vers :

"En vérité, toute chose en dehors de Allah n'est que mensonge!

Alors Aboû Bakr lui dit : "Tu dis vrai !" Puis Labîd continua et dit :

"Et tout délice est amené à disparaître !"

Alors Aboû Bakr lui répondit : "Tu mens ! Auprès de Allah il y a un délice qui ne dépérit jamais !" Puis, après le départ de Labîd, il dit : "Parfois le poète prononce des paroles de sagesse!"

- On a rapporté qu'Aboû Bakr passa près de 'Abd-Arrahmâne Ibn 'Awf qui se disputait avec son voisin ; alors il lui dit : "Ne te querelle pas avec ton voisin, car lui, il reste, alors que les autres ne seront pas là (pour t'aider) !"

- On a rapporté que lorsqu'Aboû Bakr présentait ses condo­léances à quelqu'un, il disait : " En vérité, il n'y a pas de réconfort que l'on puisse apporter pour un malheur ; cependant ne pas patienter cela n'apportera rien ! La mort est plus aisée que ce qui l'a précédée, et n'est pas plus dure que ce qui va lui succéder ! Rappelez-vous la disparition du Messager de Allah ; votre malheur s'amenuisera. Et que Allah vous récompense amplement pour votre endurance devant ce malheur (qui vous affecte). (Rapporté par IBN 'ASSAKIR d'après Aboû 'Ouyaïna)

PAROLES ET COMPORTEMENTS PIEUX D'ABOU BAKR

Aboû Bakr était réputé par sa piété et il veillait à ne consommer que les choses d'origine licites. Ka'b Ibn 'Ajra a raconté qu'Aboû Bakr (Que Allah soit satisfait de lui) avait un jeune esclave avec lequel il avait conclu un contrat de rachat de liberté. Ce dernier, chaque jour, lui apportait une partie de son dû en nourriture, et à chaque fois Aboû Bakr le questionnait sur son origine ; si elle était licite, il l'acceptait, sinon il la refusait. Un jour qu'Aboû Bakr jeûnait, le jeune homme lui appporta de la nourriture. Aboû Bakr en mangea au moment de rompre son jeûne sans poser la question habituelle ; soudain, il se le rappela et demanda au jeune homme d'où il avait gagné cette nourriture. Le jeune homme lui répondit : "C'est l'arriéré d'un paiement pour une fausse divination que j'ai faite pour des gens, avant que je ne devienne musulman !" Aboû Bakr bondit de sa place et dit:

"Oh ! Tu as failli me mener à la catastrophe !", puis il se mit le doigt dans la bouche pour se faire vomir, mais voyant qu'il ne pouvait pas y arriver, il demanda de l'eau et se mit à boire puis à se faire vomir, jusqu'à ce qu'il se soit assuré qu'il ne restait rien dans son estomac de la nourriture qu'il avait avalée. Certains lui dirent : "Que Allah te bénisse, ô Aboû Bakr ! Tout ça pour une seule bouchée !" Il leur répondit : "S'il avait fallu pour la faire sortir faire sortir mon âme avec, je l'aurais fait, car j'ai entendu le Messager de Allah (Que la Bénédiction et le Salut de Allah soient sur lui) dire : "Tout corps qui a vu sa croissance évoluer grâce à une nourriture interdite, a fortiori, le feu en est plus méritant !", alors j'ai craint que mon corps ne soit nourri par cette bouchée interdite." (Rapporté par BOUKHARI)

Mou'âdh Ibn Jabal (Que Allah soit satisfait de lui) a rapporté qu'un jour, Aboû Bakr était entré dans un verger, et voyant un oiseau perché sur une branche, il lui dit : "Bienheureux que tu es ! Tu te nourris de cet arbre et tu te protèges avec son ombre! Puis lorsque tu mourras, tu ne seras point jugé ! Oh ! si Aboû Bakr pouvait être comme toi !" (Rapporté par AHMAD et AL HAKIM)

On demanda à Aboû Bakr ce que signifiait tel verset, alors il répondit : "Quelle terre pourrait me contenir, et quel ciel pourrait me couvrir, si je disais au sujet de la Parole de Allah ce que Allah n'a pas voulu dire !"

On a rapporté qu'Aboû Bakr avait l'habitude de jeûner pendant les jours d'été, et qu'il s'abstenait de jeûner en hiver !" (Rapporté par AHMAD)

'Omar Ibn Al Khattâb (Que Allah soit satisfait de lui) a rapporté qu'un jour, il avait vu Aboû Bakr (Que Allah soit satisfait de lui) se tenir la langue et dire : "C'est celle-là qui m'a entraîné sur le chemin de la perdition !" (rapporté par NASSA'I)

QUELQUES INVOCATIONS D'ABOU BAKR

Mou'âwiya Ibn Qourra a rapporté que lorsqu'Aboû Bakr invoquait Allah, il disait : "Seigneur, fais en sorte que la fin de ma vie soit la meilleure, et que la meilleure de mon action soit la dernière, et que le meilleur jour pour moi, soit le jour de Ta rencontre !" (Rapporté par Sa'îd Ibn Mansoûr)

Al Hassan (Al Basrî) a raconté qu'on lui a rapporté que lorsqu'Aboû Bakr invoquait Allah, il disait : "Seigneur je Te demande ce qui est le meilleur pour moi dans mon devenir. Seigneur, fais en sorte que le tout dernier bien que Tu me donneras soit Ta satisfaction, et les hauts degrés dans les Jardins des délices (éternels)." (Rapporté par AHMAD)

Lorsqu'Aboû Bakr priait sur un mort, il disait : "Seigneur, Ton serviteur, sa famille, ses biens et son clan l'ont délaissé ! (Seigneur) ! Le péché est énorme, et Tu es, certes, Pardonneur, Miséricordieux, vraiment !" (rapporté par IBN ABI MALIK)

On a rapporté que lorsque quelqu'un vantait Aboû Bakr, ce dernier disait : "Seigneur ! Tu es mieux informé que moi-même à mon sujet, et moi je suis mieux informé qu'eux de ce que je suis ! Seigneur, fais en sorte que je sois mieux que ce qu'ils pensent, pardonne-moi ce qu'ils ignorent de moi (les défauts), et ne me tiens pas rigueur de ce qu'ils disent de moi !" (Rapporté par IBN 'ASSAKIR)

Aboû 'Imrân Al Jouni a raconté qu'Aboû Bakr (Que Allah soit satisfait de lui) disait : "Je souhaiterais tant être un poil sur le corps d'un serviteur croyant !" (Rapporté par AHMAD IBN HANBAL)

MORT D’ABOU BAKR

Tabarî a rapporté dans son Tarîkh qu'Aboû Bakr avait été invité à un repas par un des principaux chef de la communauté juive de Khaïbar ; le calife se trouvait à table avec Al Hârith Ibn Khalada, qui était le médecin réputé des Arabes, et on leur présenta un plat de riz. Aboû Bakr en mangea une bouchée. Al Hârith en prit de même une bouchée, mais la rejeta aussitôt en s'écriant : il y a dans ce riz un poison qui tue au bout d'une année ! Et il en fut ainsi : au bout de cette même année, Aboû Bakr tomba malade un lundi, et mourut quinze jours après, le mardi, huit jours avant la fin du mois."

Alors qu'Aboû Bakr (Que Allah soit satisfait de lui) agonisait, il se découvrit le visage et dit à sa fille 'Aïcha (Que Allah soit satisfait d'elle), qui était affligée : "Ne sois pas dans cet état, mais récite plutôt : "Et puis, voici le vertige de la mort, dévoilant du coup la vérité. Voilà, Homme, ce que tu cherchais à fuir!" (S50/V19). Aboû Bakr dit ensuite : "Prenez ces deux habits, lavez-les, et utilisez-les pour mon linceul ; car les vivants ont plus besoin du neuf que le mort !"

Lorsqu'Aboû Bakr sentit la mort venir, les gens lui demandèrent de leur recommander un successeur, alors il leur désigna 'Omar Ibn Al Khattâb. On lui dit qu'il désignait à sa succession quelqu'un de dur, dont le cœur n'était pas tendre ! Et on lui demanda ce qu'il dirait demain à son Seigneur. Aboû Bakr répondit : "Je dirai : "J'ai désigné à la tête de Tes créatures, le meilleur d'entre eux !"

Dans une autre version on a rapporté qu'Aboû Bakr avait formulé l'intention de désigner 'Omar à sa succession, mais qu'il voulait s'assurer du bien-fondé de sa démarche, et qu'il s'adressa alors à 'Abd-Arrahmâne Ibn 'Awf, en lui demandant de lui dire ce qu'il savait de 'Omar. Celui-ci lui répondit : "Tu m'interroges au sujet de quelque chose dont tu es plus informé !" Mais Aboû Bakr insista, alors il dit : "II est le meilleur homme sur lequel on puisse avoir un avis quelconque, cependant il est dur !" Aboû Bakr lui dit : "En vérité s'il se comporte ainsi, c'est parce qu'il constate que je suis doux avec les gens ; mais si la charge de l'Etat lui revient, il délaissera beaucoup de l'apparence qu'il essaie de se donner !" Puis Aboû Bakr s'adressa à 'Othmân, et lui demanda la même chose. 'Othmân lui dit : "Par Allah ! Tout ce que je sais de lui, c'est que son fond est meilleur que ce qu'il apparaît de lui de l'extérieur, et qu'il n'y a pas parmi nous quelqu'un de meilleur que lui !" Puis Aboû Bakr demanda à 'Othmân de garder secrète la discussion qu'ils avaient eue ensemble.

Puis Aboû Bakr demanda la même chose à Oussaïd Ibn Houdaïr, à Sa'îd Ibn Zaïd ainsi qu'à d'autres Compagnons, mouhâjiroûn et ansâr, et tous ont conforté Aboû Bakr dans son avis. Alors Aboû Bakr convoqua 'Othmân Ibn 'Affan et lui dicta ce qui suit :

"Ceci est ce qu'Aboû Bakr Ibn Abî Qouhâfa confie à 'Omar! Au Nom de Allah Le Très Clément par essence. Le Très Miséri­cordieux par excellence ! Ensuite...", puis il s'évanouit...

Alors 'Othmân écrivit : "J'ai désigné à ma succession 'Omar Ibn Al Khattâb, et j'ai fait tout mon possible pour ne chercher que le bien pour vous."

Après qu'il eut repris conscience, il demanda à 'Othmân de lui lire ce qu'il avait rédigé, et quand il lui lut le texte, Aboû Bakr dit : "Allâhou Akbar ! Je vois que tu as craint que les gens ne divergent si j'étais mort pendant mon évanouissement (et tu as parachevé le texte de mes dernières volontés) !" 'Othmân répondit par l'affirmative. Alors Aboû Bakr lui dit : "Que Allah te récompense pour le bien que tu as conçu pour l'Islam et les musulmans ; ensuite Aboû Bakr confirma ce qu'il avait rédigé.

Tabarî a rapporté qu'ensuite Aboû Bakr apparut aux musulmans, s'appuyant sur sa femme Assmâ' Bint 'Oumaïss, s'adressa à eux et leur demanda s'ils acceptaient celui qu'il leur avait choisi comme successeur, leur expliquant qu'il avait fait son possible pour être de bon conseil aux musulmans par ce choix qu'il avait fait. Il les as informé qu'il avait choisi pour sa succession 'Omar Ibn Al Khattâb, qui n'était pas un parent à lui, et qu'ils lui devraient obéissance après sa mort, alors les gens répondirent : "Nous avons entendu, et nous obéirons !"

Ensuite Aboû Bakr (Que Allah soit satisfait de lui) convoqua 'Omar, avec lequel il s'isola en privé et lui dit :

"Je t'ai désigné à ma succession, et je te recommande de craindre Allah. Allah exige que l'on s'acquitte de certains devoirs de nuit, qu'il ne peut accepter que l'on retarde pour les accomplir de jour ! De même, il y a des charges que l'on doit accomplir de jour, Allah n'aime pas qu'on les retarde pour les exécuter de nuit ! Allah n'accepte pas d'actes surérogatoires tant que l'on ne s'est pas acquitté de l'obligatoire, qui est prioritaire ! Et si certains verront, au Jour dernier, leur balance pencher vers le bien, ce ne sera, certes, que grâce à leur attachement à la Vérité.

"Tandis que ceux dont les pesées seront légères, ce sera parce qu'ils auront suivi les voies de l'égarement ; et il est bien évident qu'une balance qui n'aura été chargée que de mauvais actes, ne vaudra pas grand-chose !

"Allah a cité les gens du Paradis en les louant par les meilleurs actes qu'ils ont accompli, et II leur a pardonné leurs erreurs. Si tu les cite, à ton tour, dis-toi : "J'ai peur de ne pas être parmi eux !" De même Allah a parlé des gens de l'Enfer, et II leur a rappelé ce qu'ils commettaient. Lorsque tu te souviens d'eux, demande à ne pas être de ceux-là. Ne te rappelle pas uniquement des versets où il n'est question que de la Miséricorde de Allah, mais souviens-toi en même temps des versets qui parlent de Son Châtiment pour que tu sois de ceux qui craignent Allah et espèrent en Lui. Pour que tu sois quelqu'un qui ne demande de Allah que ce qui est conforme à la Vérité, et ne se jette point dans les chemins de la perdition ! Si tu prends en considération mes recommandations, fais alors en sorte que le meilleur absent que tu souhaites rencontrer soit la mort, car elle va te rejoindre; mais si tu négliges ce que je t'ai recommandé, la mort sera cet absent que tu n'aimes pas rencontrer, alors, qu'en vérité, tu ne pourras point la fuir !"

Lorsque 'Omar (Que Allah soit satisfait de lui) le quitta, Aboû Bakr (Que Allah soit satisfait de lui) leva ses mains au ciel, et invoqua Allah en disant :

"Seigneur, je n'ai voulu par cette décision que le bien des musulmans, pour les préserver de tout désordre (fitna) c'est pourquoi j'ai agi selon ce que Tu sais mieux que quiconque, et j'ai fait de mon mieux pour faire le bon choix ; j'ai donc désigné à leur tête le meilleur d'entre eux, le plus capable parmi eux pour s'acquitter de cette charge, celui qui est le plus attentif et le plus sage. Voilà que Ta décision en moi s'accomplit (par la mort) : sois Celui Qui les prendra en charge, car ils sont Tes serviteurs ; leur volonté est entre Tes Mains. Seigneur, réforme en bien leur tuteur, fais en sorte qu'il soit parmi tes "califes bien-guides", et réforme pour lui ses sujets."

* * *

Le califat d'Aboû Bakr as-Siddîq dura exactement deux ans, trois mois et huit jours.

Sa maladie, qui survint le lundi sept du mois de Joumâdâ, en l'an treize de l'Hégire, dura quinze jours, et il mourut le mardi, à l'heure de la prière du soir, huit jours avant la fin du mois. Aboû Bakr (Que Allah soit satisfait de lui) mourut à l'âge de soixante-trois ans. Sa femme Assmâ' Bint 'Oumaïss et son fils 'Abd-Arrahmâne se chargèrent du lavage rituel de son corps. Selon Tabarî, 'Omar Ibn Al Khattâb (Que Allah soit satisfait de lui) ordonna qu'on l'enterrât immédiatement. Il fut enterré à côté de la tombe du Prophète de Allah (Que la Bénédiction et le Salut de Allah soient sur lui) dans la chambre personnelle {chouqqa} du Messager de Allah (Que la Bénédiction et le Salut de Allah soient sur lui). 'Omar, Talha et 'Abd-Arrahmâne (le fils d'Aboû Bakr) descendirent dans la tombe et y placèrent le corps.

Que Allah comble de Sa Miséricorde le calife du Prophète de Allah, pour sa sincérité vis-à-vis de la communauté ! Que Allah le récompense en bien pour son bon conseil, et pour sa générosité, car c'est grâce à son jugement juste au sujet de 'Omar Ibn Al Khattâb, que la communauté vivra des jours inoubliables de justice sous l'égide de 'Omar Ibn Al Khattâb al fâroûq.

Que Allah soit satisfait des califes du Messager de Allah !

 

Share
Aller au haut
Islamchoice.org