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Des ténèbres à la lumière.

Quelques personnes m'ont demandé de leur expliquer mon cheminement spirituel, les obstacles que j'ai rencontrés durant ce long périple intérieur et ce que j'ai tiré comme leçons de mon adhésion à la foi.
Aujourd'hui,je me retourne donc sur mon passé, ces années d'intensive travail sur moi-même,et je me remémore toutes les grandes étapes de mon parcours,souvent douloureux, pour vous en faire part.il vous faut d'abord savoir que la quête de Dieu n'est pas une tâche facile et qu'elle n'a rien à voir avec le clinquant de l'apparat: il ne suffit pas de porter le voile ,de se vêtir d'une longue djellaba noire ou de se faire pousser la barbe pour prétendre connaître l'Islam et pouvoir sermonner autrui. Encore faut-il accepter les épreuves par lesquelles Dieu vous teste et savoir en tirer une sagesse qui vous aide à agrandir. En effet, il se peut que vous ressentiez ce qui vous atteint comme un châtiment injuste et que cette sensation fallacieuse vous fasse déboucher sur un désert d'amertume plutôt que sur un luxuriant oasis qui étanche votre soif! Or, pour le croyant, les difficultés de la vie doivent être l'opportunité pour lui de reconnaître sa petitesse, les immenses bienfaits octroyés par Dieu et de se purifier de son "ego" pour accéder à la paix intérieure.

 

Mon chemin à l'Islam a constitué pour moi un véritable calvaire. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps: l'ouragan a emporté ma maison, mon foyer, mon argent, mon identité mais je ne regrette rien:pour avoir de l'eau, j'ai appris à casser ma cruche. Si la tempête a détruit pour moi le monde des apparences, j'ai, en même temps, découvert le royaume de Mohammed (que la paix et la bénédiction soient sur lui) et les trésors qui y sont enfouis. J'ai souvent déambulé ou trébuché mais finalement, j'ai pu goûter pleinement au nectar de la foi et sonder les abîmes de l'âme humaine. L'essentiel consiste à faire preuve d'endurance et à toujours garder espoir même dans les cas les plus désespérés car enfin, quand une porte se referme, d'autres s'ouvrent au moment même où l'on s'y attend le moins!.

 


Si toi, Oh lecteur, tu t'intéresses à l'Islam et que tu veux te convertir, sache qu'il est nécessaire que tu réfléchisses longuement et que tu sois pleinement convaincu de ton choix avant d'entreprendre le voyage de l'intériorité car la foi ne se résume pas à un simple vernis. Au contraire, te convertir, c'est comme sauter dans le vide sans parachute: cela requiert du courage, de l'entraînement et de la persévérance car les tribulations de l'itinérant sont sans nombre. Tu ne deviens pas musulman en lisant simplement des ouvrages qui ont trait à l'Islam…te cantonner à accumuler des informations sur la religion islamique ne suffit pas ,ce n'est qu'un premier pas , encore faut-il t'imprégner de la foi et en faire ton pain quotidien pour pouvoir te connaître toi-même et apprendre à regarder l'autre car le but ultime de l'Islam, c'est l'amour …l'Islam, c'est apprendre à aimer Dieu et les autres …c'est apprendre à donner et à savoir pardonner.
Cela ne va pas sans déboires, souffrances et désillusions et perte de contenance: pour apprendre à marcher, il te faut déployer des efforts, tituber, vaciller, tomber et recommencer pour enfin avancer la tête haute…, construire un édifice prend du temps, qu'en est-il donc quand il s'agit de "bâtir" un être humain?.
Ainsi, si tu décides d'entrer en Islam, sois humble et patient… si tu sais te fortifier, tu sentiras la main de Dieu sur tes épaules et tu n'auras plus peur de rien.
En ce qui me concerne, j'étais très loin d'imaginer que je deviendrais, un jour, musulmane!si l'on m'avait prédit une telle destinée, j'aurais pouffé de rien ou même, peut-être bien, insulté la personne qui aurait proféré de telles inanites!car, à mes yeux l'Islam symbolisait le gouffre de l'ignorance et je n'avais nullement l'intention de faire partie du "troupeau des attardés"…


Ma vision de l'Islam était à l'instant de celle de millions d'Européens des plus sommaires: j'avais entendu vaguement parler d'un certain Mohamet, pauvre bédouin qui arpentait à dos de chameau, les plaines sablonneuses du désert, de l'imam khomeini, fanatique religieux qui voulait que les femmes se couvrent de "draps noirs"de la tête aux pieds et arborent des "masques", de la guerre d'Algérie, de bourbagui, et Ben Bella, des épouses battues, mariées contre leur gré et recluses à la maison, sans avoir le droit de sortir. Brèf, pour moi, l'Islam était synonyme d'arriération, de pauvreté, d'abus sexuels et de torture morale et du reste, je ne m'y intéressais aucunement!si l'on prononçait en face de moi le mot "Islam", j'imaginais automatiquement une cohorte de fous illuminés à longue barbe et une femme rouée de coups, enfermée dans un placard, tels étaient les clichés que j'avais hérités de mon éducation, à la maison comme à l'école.
Qui plus est, j'avais appris que le monde arabe était notre ennemi du fait de son arriération qui allait à l'encontre de notre modernisme et des coûts flambants du pétrole. Il fallait "écraser ces débiles pour avoir droit à nos barils" et les coloniser, car il fallait bien avoir pitié d'eux et les aider à s'éduquer et à se développer"…!!
En effet, non seulement ils nous pillaient"notre pétrole" mais encore, ils étaient à l'origine du déficit de la sécurité sociale par leurs maladies imaginaires qui servaient de paravents à leur paresse et de celui de la caisse d'allocations familiales dont ils vidaient les tiroirs à force de faire" des calées de gosses". Les arabes, c'étaient les bandes d'émigrés analphabètes qui volaient le travail des français, les pique-assiettes de notre société qui dédaignent"la bonne viande de cochon", égorgent les moutons dans les baignoires des H.L.M et qui occupent deux fonctions casseur de quartier, style petit dealer de"Cam" ou "poubelleur de service" pour les plus diplômés!


J'avais donc vécu mon enfance, enfermée dans le carcan des "a priori" mais cependant, je ne détestais personne. Je fréquentais d'ailleurs peu d'enfants car je préférais les devoirs d'école et surtout, les livres:dès l'âge de 7ans, j'étais une férue de la lecture et je passais de longues heures à "avaler des pages".


En contact avec la nature, j'avais une profonde propension à la méditation et j'aimais grimper dans les arbres, jouer aux cow-boys avec nos cousins-cousines et contempler les nuages qui déambulaient dans le ciel. Leur aspect blanc et cotonneux me fascinait tandis que leurs mouvements perpétuels constituaient pour moi une véritable énigme:
Comment se formaient-ils ? Pourquoi bougeaient-ils sans jamais s'arrêter?
Des petits animaux-en l'occurrence, les fourmis- aiguisaient, au plus haut point, ma curiosité:j'observais d'un grand intérêt leurs continuels allers et venues, m'émerveillais de les voir supporter des charges plus lourdes que leur propre poids et me sentais interloquée par leur esprit de solidarité lorsque je les écrasais pour voir leurs réactions:c'étais alors un véritable chaos parmi leurs troupes démantelées par la semelle de ma chaussure ennemie; les unes se sauvaient de la débâcle en se précipitant de gauche à droite; les autres, au contraire, pleines de bravoure, se jetaient au secours de leurs compagnes agonisantes, les saisissaient de toute leur force par les pattes pour les éloigner du théâtre de la guerre. Aussi, j'étais sidérée par ces créatures frêles en apparence et qui, pourtant, jouissaient d'une implacable puissance du fait de leur esprit d'entraide et de leur discipline. En dépit de leur petitesse, elles me donnaient à moi, la géante, une grande leçon de courage et d'altruisme…


Contrairement à la nouvelle génération au cerveau anesthésié par l'ère de la"communication", nous savions, bien loin de l'écran d'un ordinateur, apprécier la beauté de la nature dans sa diversité:Nous batifolions dans les champs, courrions après les poulettes de la basse-cour, attrapions les papillons ou les bourbons, pêchions des salamandres, des tritons et des épinoches ou faisons l'élevage de petites cailles que je surveillais durant la nuit de peur que le chat ne les mange!
Nous vivions, ainsi, dans un univers de verdure, loin du béton déshumanisant des villes tentaculaires et des cités dortoirs, peuplées de cybernets et de cinémas qui minent l'imagination créatrice des enfants…
Aussi, au lieu de tapoter béatement sur les touches d'un ordinateur, nous explorions le monde alentour, égrenions le nom des arbres, des végétaux et des différentes races d'oiseaux. Nous achetions des livres qui nous éclaircissaient sur les comportements des animaux, faisions des parties de cache-cache ou ramassons le mais ou les pommes de terre, en chantant gaiement des airs vieux jeux hérités de notre grande mère. Nous goûtons ainsi aux joies simples et créions notre propre univers, empreint de poésie et de magie. Par notre dynamisme et notre innocence, nous étions à nous seuls des Harry Potter, doués d'un sens aigu de la créativité et du jeu.
Mon enfance, jonchée d'arbres, de rivières et d'animaux, a ainsi stimulé ma curiosité et mon besoin de sens. J'étais une petite fille à la fois enjouée et sérieuse qui aimait chercher, expérimenter et comprendre.
Or, si mon contact avec la nature avait développé chez moi le goût de la quête et le questionnement, j'avais cependant manqué d'un terreau spirituel. Aussi, dès l'âge de 10 ans, j'ai commencé à être tourmentée…je me sentais si différente des personnes de mon entourage que j'ai fini par douter de ma filiation avec mes parents…je me demandais si je n'étais pas orpheline et si mes parents étaient vraiment les miens…à cette époque, je me suis mise à rechercher les photos de ma prime enfance et, comme elles étaient rares, j'étais plutôt soucieuse…
A 12 ans, mon besoin d'identité a atteint son paroxysme et je me posais continuellement une question:


Si certains d'entre eux célébraient leur mariage à l'église, c'était juste pour l'apparence aucunement par conviction. Je me rappelle même qu'à l'âge de mes 13 ans, ma cousine qui se mariait pouffait de rire durant le sermon du curé, ce qui avait déclenché l'hilarité générale. Mon pères, lui, avait catégoriquement refusé d'entrer à l'église et nous attendait à l'extérieur, assis sur un banc.


Pour ce qui était de ma part, je me posais beaucoup de questions:il m'arrivait parfois de tourner autour des églises de la ville avec l'envie d'y pénétrer mais ma timidité prenait toujours le dessus. J'avais également pris l'habitude de passer devant le calvaire de notre petite bourgade pour y voir le Christ crucifié: les clous dans les paumes de sa mains m'effrayaient et me fascinaient à la fois tandis que sa couronne était dotée à mes yeux d'une incroyable beauté : j'imaginais combien cet homme avait souffert pour faire triompher le bien et je ressentais l'immense injustice des gens qui l'avaient tué.


A la même époque, j'ai commencé à participer à des aumôneries avec une amie que j'avais connue à l'école de musique dont je faisais partie, quand le groupe d'enfants déclamait des cantiques ou chantait, accompagné d'un guitariste, à la gloire du Christ, je me sentais mal à l'aise car j'avais envie de croire et de les imiter mais j'étais réduite à me taire et à les observer. Un jour, après une séance d'extrême onction à laquelle j'avais assisté, j'ai voulu faire comme eux. De retour à la maison, je me suis glissée furtivement à la cave, y ai pris la bouteille d'huile d'olive et suis montée à la chambre du premier étage afin d'éviter que ma mère ne me voie. J'ai alors versé de l'huile au creux de ma main et m'en suis badigeonnée le front, en faisant le signe de la croix. Et puis, j'ai prié à ma façon comme il m'arrivait souvent de le faire assise sur mon lit avant de dormir. C'était un secret, je n'en avais jamais parlé à quiconque.

 Ma formule de prière était la suivante:
" Mon ami vaillant, mon seul ami,
Mon ami aimé de tous,aide-moi,
je suis seule, je me sens perdue
Je n'arrive pas à vivre, j'ai peur."
Mais c'est surtout au cœur de mon adolescence que j'ai commencé à me sentir complètement désorientée et de ce fait, il m'arrivait très souvent de me sentir extrêmement angoissée. Quand je broyais du noir, je cherchais un palliatif:c'est ainsi que je me passionnais pour les ouvrages d'astrologie et les revues de psychologie car j'essayais de comprendre pourquoi j'étais si déprimée.
Je ressentais mon mal de vivre comme une longue maladie dégénérative qui envahissait mon âme et ma faculté de penser.


J'essayais de me convaincre que tout le monde autour de moi éprouvait ce même vide mais cela ne suffisait pas à me consoler. J'étais tourmentée par un questionnement intérieur mais je ne trouvais aucune réponse susceptible de calmer mon désarroi. Aussi, je me plongeais dans la lecture de Baudelaire car je trouvais nombre de points communs entre mes états d'âme très sombres et son spleen.
A 14 ans, je connus un grand bouleversement dans mon existence: ainsi, après avoir fini mes années de collège dans ma petite bourgade, je dus changer de ville pour entrer au lycée. Or, ma tante maternelle qui m'avait souvent prise en vacances lorsque j'étais enfant, se proposa de m'héberger.


Si, au début sa présence me rassura, je me sentis peu à peu très mal:en effet, les élèves de seconde ma rejetaient car j'étais novice et qu'en même temps, j'étais brillante dans les matières littéraires. Ils allaient même jusqu'à me mettre en quarantaine pendant la récréation, ce qui me déprima complètement. Qui plus est, si ma tante était bienveillante, il n'en demeure pas moins qu'il lui était difficile, du fait de son anxiété et de son extrême nervosité, de comprendre les problèmes d'adaptation auxquels j'étais confrontée:manquant d'optimisme, elle fumait beaucoup pour tenter de mettre fin à son stress, ne parlait que de travail et de la conjoncture économique de la France.
J'avais l'impression que l'être humain n'était qu'une mécanique, un rouage de la société industrielle, créé pour la productivité.


Pour moi, une telle définition de l'homme était des plus limitatives et ne laissait entrevoir aucune lueur d'espoir:celui-ci était censé naître pour le travail et le rendement; c'était un loup pour ses congénères qui devait se frayer un chemin dans la jungle de la concurrence. Aussi, je finis par désespérer car je ressentais que l'existence humaine était vide de sens et d'amour.


Un soir, prise d'une insoutenable angoisse, je décidai de me donner la mort: j'avalai donc un tube complet de somnifère et j'attendis, allongée sur mon lit, les affres de la mort. Mais je survécus!trois jours plus tard, je me réveillai avec la présence de ma tante à mon chevet. Celle-ci, terriblement désemparée par ma tentative de suicide, se mit en colère avant d'éclater en sanglots. Après une vive discussion, elle décida de me renvoyer auprès de mes parents, ce qui signifiait que je devais irrémédiablement abandonner les études.
A partir de ce moment, ma santé déclina : je fus atteinte de crises de tétanie et je devins anorexique…le médecin me soignait au Valium et me faisait chaque jour des piqûres de calcium…j'étais des jours entières, prostrée dans mon lit, ayant perdu tout espoir au point que ma famille pensa qu'il fallait me faire intégrer l'asile psychiatrique…


Mais, bienheureusement, je fus préservée d'un tel traumatisme et au bout de 4 mois d'enfer, je réintégrai mon lycée. Etant donné que mes parents se sentaient incapable de m'apporter un réel soutien psychologique, je fus inscrite quelque peu en guise de châtiment de leur part- sur la liste des élèves internes qui ne rendaient visite à leur famille qu'une fois par semaine…l'école devint ainsi mon lieu de séjour:j'y mangeais, y dormais et j'étudiais dans son enceinte… Or, cette nouvelle période de mon existence fut décisive:je sus que je ne devais compter que sur moi-même et que les miens m'avaient, en somme,"abandonnée".


Cependant, j'eus la chance de me faire des amies et d'étudier avec elles pour rattraper des mois de retard, ce qui me permit de réussir honorablement mon année alors que mon entourage avait prédit que j'échouerais irrémédiablement…


En même temps,lorsqu'il m'était permis de sortir le mercredi après-midi,(c'était notre jour de congé officiel au lycée),j'allais à l'église…j'y entrais,brûlais un cierge, baragouinais une prière forgée de mes propres mots et finalement,formulais un vœu avant de contempler les scènes bibliques gravées sur les vitraux et les murs…,j'avais réellement besoin d'aide car je ressentais que les membres de ma famille m'avaient trahie juste au moment où j'étais complètement désorientée….


Au bout de trois ans ,j'obtins brillamment mon baccalauréat et pour me récompenser, mes parents me permirent de voyager en Grèce pour y rencontrer une jeune fille-ma "penpal"- avec laquelle j'entretenais une correspondance épistolaire depuis l'âge de 12 ans…
Là-bas,je fus fascinée par les églises orthodoxes…M'entendant guère avec ma correspondante, je fuyais sa présence et me réfugiais à l'église…j'assistais à des cérémonies de baptême,à la messe et j'imitais les fidèles:j'embrassais les icônes,écoutais les sermons que je ne comprenais pas du fait de mon ignorance de la langue grecque(!) et observais les gens en train de prier … j'étais extrêmement attirée par l'encens et intriguée par les vieux qui égrenaient leur chapelet car je n'avais jamais vu de telles choses auparavant…


Un jour, lors d'une cérémonie, un pope s'approcha de moi et se mit à me poser des questions sur la raison de ma présence en ce lieu…je lui répondis en anglais que j'aimais cette atmosphère de recueillement…Il me demanda si je croyais en Dieu : je souris et lui rétorquai que je croyais en moi-même et en mes amis…il me dit alors:"Tes amis sont mortels. Qu'est-ce qui se passe pour toi s'ils meurent?" je répondis:" je me suicide".
Etonnée par ma réponse, il m'invita à rechercher Dieu et à essayer, à mon retour en France, de discuter avec des religieux.


Après ce voyage, j'entrepris des études littéraires à la faculté de Lille…j'imaginais que j'y trouverais les réponses à mon tourment métaphysique mais au contraire,j'y découvris l'individualisme,la concurrence et la cupidité des enseignants qui ,pour la plupart,se contentaient de vendre les ouvrages qu'ils avaient écrits…alors que je m'attendais à rencontrer des savants férus de sonder les mystères de l'âme humaine,j'y côtoyais des "loups" imbus d'eux-mêmes de leur poste et de leur savoir…


Durant cette période, je me suis mariée et j'ai donné naissance à ma fille… je jouais souvent avec des enfants et l'un deux, d'origine marocaine, me demanda de rencontrer sa mère qui m'observais de la fenêtre de son appartement…cette femme, nommée Rahma, m'accueilla chaleureusement et je pris l'habitude, dès lors, de me rendre chez elle…Bien qu'elle était analphabète, sa gentillesse m'apportait beaucoup…je l'enviais quand je la voyais en train de prier…très attirée par sa gestuelle,je lui demandai,un jour,de m'apprendre la prière…Elle me rétorqua qu'elle était ignorante et qu'elle craignait de m'induire en erreur car elle ne connaissait que de courtes sourates qu'elle avait apprises oralement…elle ne savait pas si ce qu'elle prononçait était correct…En définitive, elle finit par me donner un petit tapis de prière et une djellaba usagée.


De retour chez moi, je me mis à pleurer car je voulais prier tout en étant incapable:je ne connaissais ni le rituel, ni les mots à utiliser et mon ignorance m'attrista profondément. J'avais besoin de prier mais je ne trouvais pas la personne apte à m'orienter…Alors, je m'agenouillai comme j'avais vu les musulmans le faire à la télévision et je répétai l'unique formule que je connaissais en arabe:"Allah Akbar!".


Quelques jours plus tard, je rencontrai Amina par l'intermédiaire de Rahma et celle-ci m'enseigna la prière…
Pour apprendre à déchiffrer quelques sourates du Coran, je m'inscris a des cours d'arabe"grands débutants"…j'obtins à la fin de l'année la première place…le professeur me trouvait très douée pour l'arabe…
J'étais devenue enseignante de lettres classiques mais j'étais hantée par un rêve:celui de devenir professeur d'arabe afin de faire honneur au message de Mohammad (que la paix et la bénédiction soient sur lui).


Or, lors d'un voyage en Egypte, j'ai tout laissé tomber : émerveillé par le Caire et ses mosquées, je ne suis pas retournée en France et j'ai décidé sciemment d'abandonner mon emploi: En effet, ce pays a pénétré mon cœur, c'était un coup de foudre, une attirance indicible. J'y suis donc restée et j'y ai enseigné le français. Je ne touchais qu'un maigre salaire mensuel mais le plus important pour moi, c'était de vivre avec les musulmans.
Un an après, j'ai quitté mon poste d'enseignante et, après un examen, je suis entrée en classe de 3éme à l'institut d'Al Azhar Sharif…
Aujourd'hui, j'étudie les sciences religieuses à l'université américaine du Caire. Toutes les matières y sont dispensées en arabe classique et je dois déployer de grands efforts dans cet apprentissage d'autant plus que nous n'avons ni cours, ni T.D : le système de cette faculté consiste à vous donner les livres et des cassettes audio. A vous de vous accrocher et de vous débrouiller!.


Or, grâce à l'acquisition de l'arabe, je peux désormais goûter pleinement au nectar de la foi. En effet, j'ai la possibilité de retourner aux textes des Anciens, de m'en imprégner et d'en savourer la beauté. Par sa richesse, sa poésie et sa douceur, cette langue s'avère incomparable:quand je l'entends, quand je la lis, je me sens revivifiée…elle constitue désormais la nourriture spirituelle dont je ne peux me passer car j'ai su pénétrer pleinement ses sinuosités et ses secrets…
Aussi, je souhaite que nombre de frères et sœurs de toutes nationalités confondues, l'apprennent pour accéder à une plus ample compréhension de l'Islam et initier les nouveaux convertis à une vision plus large du message islamique…je tiens enfin à souligner qu'il se peut que ceux qui se convertissent aient à rencontrer beaucoup d'obstacles dans la voie spirituelle de l'Islam car la recherche de la vérité ne va pas sans épreuve…il ne faut donc pas se décourager mais, au contraire, accepter ces difficultés comme moyen de purification intérieure.


En ce qui me concerne, mon chemin, complexe et très ardu, a été ponctué de zig zags; j'ai ainsi traversé d'innombrables tourments au cours desquels j'aurais pu très souvent perdre la foi mais, grâce à l'aide de Dieu et à ma détermination, ma sincérité est demeurée intacte et le sceau de Mohammad (que la paix et la bénédiction soient sur lui) restera, si Dieu le veut, à jamais gravé dans mon cœur.
Ainsi, si aujourd'hui, je suis à même de sentir la grandeur de l'Islam et de jouir de la paix intérieure, j'ai dû auparavant en payer le prix en accomplissant un énorme travail sur moi-même.


(1) en premier lieu, ma conversion n'a pas été chose facile. Elle s'est ainsi étendue sur des années de réflexion. Si j'ai connu l'Islam à l'âge de 17 ans, j'ai commencé à prier seulement quand j'ai atteint mes 22 ans. Durant cette période, avant de rencontrer Amina qui m'a initiée à la prière, j'ai traversé de longs déserts à la quête du sens… j'ai douté, j'ai eu peur, je me suis quelque fois rebiffée…sans savoir vraiment le "pourquoi" de mes actions, j'ai jeûné quelques jours pendant le mois du Ramadan, non pas par conviction mais plus par esprit de solidarité avec mes amis marocains et algériens…
Aussi, j'ai eu la chance de côtoyer" les arabes"et de connaître quelques bribes de leur culture… j'ai beaucoup réfléchi, vécu des enfers intérieurs afin d'être apte à prier… j'ai aussi dévoré de très nombreux ouvrages traitant du judéo-christianisme, de l'agnosticisme et des sagesse orientales (hindouisme, bouddhisme, confucianisme, shintoïsme, manicheisme et taoïsme). Ma recherche était des plus éprouvantes:j'étais terriblement angoissée, perdue dans mon foi intérieur et je désirais souvent mourir car je me sentais"vide"et dénuée de raison de vivre.
Ensuite, quand j'ai abordé la prière, j'ai été, au départ, très décontenancée par la gestuelle qui plus est, il m'a fallu du temps pour pouvoir chasser le flux incessant de pensées futiles qui m'assaillaient au cours de la prière et savoir me concentrer.


(2) quand je me suis convertie, tous mes amis, sans exception m'ont quittée. J'ai également vécu l'hostilité de mon milieu familial et j'ai dû y faire face toute seul:ainsi, mon entourage me tournait en dérision, m'incitait à boire lors de cérémonies, m'insultait ou me dénigrait. Un jour, ma mère a même déchiré les vêtement que je portais, m'a frappée et jetée à la porte. Aussi, je ne suis pas retournée dans ma ville natale pendant 11ans. Aujourd'hui, même si aucun membre de ma famille n'est musulman, tous cependant me respectent et se taisent pour éviter toute confrontation. Quant à ma mère qui m'a tant combattue, elle m'admire désormais et me place au rang des saintes, à l'instar de religieuses chrétiennes!


(3) j'ai vécu une immense solitude et j'ai souvent été victime de discriminations au niveau administratif et sur mon lieu de travail.


(4) quand je me suis installée en Egypte, ignorante de la langue, je me suis retrouvée parmi les "analphabètes"en dépit de tous mes diplômes!je ne comprenais rien de mon milieu alentour et les gens m'évinçaient la plupart du temps alors que j'essayais de bafouiller une phrase en arabe. Tout était difficile:un véritable parcours du combattant pour m'insérer dans un pays inconnu et tellement différent de la France! Je me suis sentie extrêmement frustrée de ne pouvoir communiquer et j'ai dû faire preuve de patience, passer autre les moments de découragement et apprendre, peu à peu, le deaba de la communication.


(5) j'ai demandé le divorce au Caire:or, mon mari m'a pris ma fille que je n'ai pas revue depuis,m'a dépouillée de mon argent et n'a pas lésiné à colporter des mensonges à mon égard pour détruire ma réputation…comme j'étais étrangère,le tribunal égyptien n'a pas du tout tenu compte de mon cas et je n'ai obtenu aucun droit ou dédommagement après avoir été,au préalable,laissée en "suspens",sans divorce,pendant 3 ans…mon "mari" m'a tout pris et n'a rien déboursé…
En outre, le consulat français m'a refusé son support du fait que j'étais musulmane.


(6) j'ai été contrainte de vivre dans des endroits insalubres et même en essayant de m'en sortir en travaillant, j'avais peu d'argent pour me nourrir et me soigner…


(7) enfin, j'ai été ensorcelée et empoisonnée…Pendant cinq ans, j'ai du lutter pour en finir avec la magie. J'ai vécu les pires tortures physiques et morales. Cependant, Allah ne m'a pas abandonnée et j'ai fini par m'en sortir en ayant recours à la médecine prophétique, spécialement la lecture du Coran et les ventouses.
Cependant, malgré toute cette souffrance, j'ai tenu bon car je me savais sur le chemin de la vérité. Si les êtres sataniques et djinns ont tenté de me faire dévier de la voie droite, j'ai toutefois résisté car je n'ai jamais cessé de sentir la présence de mon Dieu à mes côtés. Dans les moments les plus critiques, il a allégé ma peine et m'a envoyé une main secourable.


Aujourd'hui, je suis extrêmement fière d'être musulmane, de comprendre l'arabe, d'assister à des cours de religion et d'avoir la chance d'appréhender le Coran dans sa langue originelle.


Ma religion, c'est toute ma vie : Dieu m'a fait renaître. J'ai un nouveau cœur qui ressent la lumière divine et les êtres humains. J'essaie d'aider au mieux mon prochain, musulman ou non, et je cherche les vertus. J'aime Dieu, j'aime le prophète Mohammad (que la paix et la bénédiction soient sur lui) qui fait partie intégrante de ma vie et pour m'améliorer et compter parmi les gens sincères, je cherche la science…
Mon cœur s'est beaucoup apaisé et je suis dorénavant une personne souriante, dynamique et pleine d'optimisme…
Aussi, j'espère que les gens comprendront, un jour, le véritable visage de l'Islam pour pouvoir goûter à la richesse intérieure et avoir conscience que l'être humain n'a pas été créé en vain.

Allah est capable de tout!


Histoire de Catherine Candellier (Khadija).


"Est-ce que Dieu existe?".
Me sentant seule, il m'arrivait de vouloir aller à l'église mais comme je n'y étais jamais allée avec mes parents, je me sentais honteuse d'éprouver un tel désir…
Si ma mère pensait que Jésus-Christ était un "brave type qui avait aidé des gens"et dont la bonté avait perpétué le nom, mon père, au contraire, tournait en dérision le clergé et le sentiment religieux. Pour eux, l'église déclamait de vieilles comptines sans consistance auxquelles certains se ralliaient pour obtenir une place ou en tirer un quelconque bénéfice matériel. Ma grand-mère maternelle avait, quant à elle, l'habitude de se moquer''des vieilles grenouilles de bénitier" qui se rendaient chez"monsieur le curé" pour avaler l'hostie.
En tous cas, tous les membres de ma famille, à l'unanimité, considéraient la religion comme"l'opium du peuple" et le clergé, comme une administration de dévoyés et d'hypocrites.
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